Vaucluse
Notre invité, Mathieu Mondon, jeune conducteur nous témoigne de son parcours. D'après son expérience, devenir conducteur de train est plus une question de « profil » que de cursus scolaire ou de diplôme. Le recrutement ne demande pas de formation particulière pré-requise et s'ouvre à tout à chacun, hommes et femmes de tous âges, à la simple condition d'être en bonne santé, d'avoir de bonnes aptitudes psychotechniques et d'accepter d'intégrer une formation très prenante ainsi qu'un métier au rythme particulier.
L'avantage de ce métier ouvert à tous, une fois les tests et entretiens réussis, est d'offrir une formation rémunérée et une carrière évolutive. La formation se déroule sur dix à douze mois alternant la théorie en centre régional et apprentissage supervisé par un moniteur dans un dépôt qui vous accueillera par la suite, dès votre prise de poste.
Dans la partie théorique, Mathieu a acquis des connaissances de réglementation, de signalétique, de protocoles de sécurité, de conduite en mode « normal » puis en mode « anomalie » pour être paré à toutes situations inhabituelles. La sécurité des passagers reste la priorité, la plus grande responsabilité du conducteur. Dans la partie pratique, notre invité raconte avoir rapidement conduit des trains en fonction et non des « trains écoles », sous la supervision d'un conducteur aguerri bien sûr ! Loin de ce que l'on peut imaginer, il existe une grande variété de trains dont il faut connaître le fonctionnement, les caractéristiques et la conduite. Le conducteur nouvellement titularisé étendra ses habilitations de conduite au fil de son évolution professionnelle et en fonction des machines disponibles sur son dépôt de rattachement. Parallèlement à ces habilitations de conduite, le conducteur se formera à la connaissance de chaque ligne, apprenant chacune de leurs zones de vigilance, d'accélération et de freinage.
Le début de carrière se passera sur des lignes très locales, principalement par des missions de remplacements, et pourra évoluer rapidement vers des postes stables régionales et pourquoi pas sur des lignes nationales. Il n'en reste pas moins que les horaires typiques d'un conducteur de train seront généralement en décalé, alternant journée classiques (du matin au soir) et des missions avec RHR (repos hors résidence) qui cumuleront deux temps de travail séparés par un temps de repos à l'hôtel.
Tous les déplacements depuis le dépôt de rattachement (pour rejoindre un train garé ailleurs par exemple) sont comptés dans le temps de travail et pris en charge financièrement par l'entreprise. Ainsi une journée de travail n'est pas uniquement remplie d'heures de conduite. La prise de poste commence par la lecture de la fiche mission, le trajet pour rejoindre le train, la vérification du bon fonctionnement de la machine, l'acheminement en gare, et se termine par la rédaction des bilans de journée. Ainsi, si plusieurs trajets constituent la journée, ce seront autant de manœuvres de vérifications, de sorties ou de transmissions à un autre conducteur qui la rythmeront.
D'après son expérience, Mathieu nous rassure quant aux gestions de pannes et incidents qui sont rares dans le quotidien du conducteur de ligne. La plupart du temps, les journées de travail (ou les nuits, puisqu'il conduit des trains de nuit) se déroulent sereinement, dans un état de vigilance constant tout de même. Il reconnaît cependant, qu'un simple incident matériel ou humain peut occasionner très rapidement des retards et des complications puisqu'en effet un grand nombre de trains de voyageurs et de marchandises se croisent et se suivent à grande fréquence sur le réseau. Pour cela, une cellule de surveillance et de gestion régule au mieux ces effets en cascade pour garantir en premier lieu la sécurité des employés et des passagers mais aussi la circulation sur les réseaux liés. Notre conducteur avoue que la nécessité de faire preuve de sang-froid est mise à l'épreuve quand il est le seul responsable aux manettes d'un train en difficulté rempli de passagers inquiets et pressés. Une batterie de protocoles de gestion est prévue, encore lui faut-il un peu de temps pour définir la source de l'incident. S'il se reconnaît un bon sens de l'humour, il aime à préciser avec pédagogie que le pourcentage d'incidents et de retards est réellement minime au vu du grand nombre de trains fréquentant quotidiennement les rails.
Conducteur de ligne est pour lui un métier à fortes responsabilités, demandant une bonne capacité de concentration sur plusieurs heures. Si le conducteur est seul maître à bord aux commandes de sa lourde machine, il sait qu'il appartient à une grande équipe dont les agents aux multiples fonctions œuvrent à l'horlogerie précise de cette circulation chargée.
L'orientation scolaire a ses codes, ses techniques, son vocabulaire. Catherine Esquer, praticienne en orientation chez Avenir Factory décortique avec ses invités, tous les mots clés pour mieux préparer l'avenir.
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