Visite de la caserne Richemont, l'école de gendarmerie de Montluçon

La quatrième compagnie de l’école est attribuée à des élèves fraîchement arrivés à Montluçon. Certains ont été Gendarmes Adjudant Volontaire auparavant, d’autres ont eu une formation militaire ou fait partie de corps d’armées, mais ce sont en majorité d’anciens civils. Ils sont présents pour une durée de 9 mois. Une formation qui leur permettra de devenir sous-officier. 

Chaque compagnie se voit attribuer un bâtiment, leur caserne, en quelque sorte. À l’entrée de celui réservé à la 4e compagnie, la couleur verte a été choisie pour recouvrir les boiseries, et une panthère de bois nous accueille. La panthère noire sur fond vert c'est leur symbole. Les autres compagnies en ont d'autres, comme le taureau ou le loup.

La promotion a également un parrain : le maréchal des logis chef Olivier Rouch, décédé dans le massif du Mont-Blanc. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de l'école, situé sur la place d'armes.

Les lieux : 

Au rez-de-chaussée, se trouvent des salles communes, les logements des cadres, les instructeurs, mais aussi les chefs de peloton (la compagnie est divisée en trois pelotons). J’y rencontre deux élèves, Margot et Florian qui seront mes guides pendant la visite. 

Celle-ci commence par une montée des escaliers : dans l’escalier, un ski orne le mur et rappelle que la gendarmerie, ce sont aussi des spécialités montagne : Le PGHM, et des unités montagne.

Les modules :

A l’étage, on découvre les modules. Ce sont  les appartements des militaires. Ceux des deux premiers étages logent les garçons, et le dernier étage est réservé aux filles. Chaque espace abrite cinq élèves. Les lieux  sont composés d’un module central. Des étagères qui contiennent “le matériel d’instruction et de cours [...] dont des casques lourds, musettes, et ponchos” déclare Florian.

Une grande table se situe au centre. Mais on n'y mange pas. C’est un endroit pour se retrouver et pour l’étude, par exemple, celle des textes de loi. Celle-ci a lieu le soir après les cours, jusqu’à 21 heures 30. 

Deux chambres sont accolées au module central avec respectivement deux et trois lits dans chacune. Une penderie et un placard par personne permettent de stocker tous les effets personnels des futurs gendarmes... du moins ce qu'ils ont pu mettre dans leur valise avant d'arriver à Montluçon, d'autant qu'il faut aussi stocker des uniformes. 

Les lits sont en batterie (avec les couvertures, les draps et un édredon croisés). C’est que nous sommes encore dans la matinée. À midi, les lits vont devoir être mis « au carré ». 

Le réveil quotidien, et les futures affectations : 

Le jour de notre visite, Les 116 élèves de la quatrième compagnie se sont réveillé à 5 heures 10 puis le rassemblement était prévu à 6 heures 20... selon les inscriptions sur un tableau du rez-de-chaussée.

C’est la 4e compagnie qui est de SIF pour la journée, et qui veille au bon fonctionnement de l’école... En procédant par exemple au contrôle des entrées et des sorties dans les lieux. 

Le matin, les élèves se rassemblent alors en rangs serrés et iront manger au pas pour aller prendre le repas. Comme ils sont dans la première partie de leur formation, ils sont en uniforme "vert". Les uniformes kakis de l’armée de terre. Cette période va durer entre trois et quatre mois. Ils passeront en uniforme "bleu" par la suite. S’ils ne le ressentent pas encore, ils sont dans un format concours avec des échéances de contrôle.

Les mieux notés pourront choisir en premier leur affectation géographique, et leur subdivision d’armes (il y en a trois : la garde républicaine, la gendarmerie mobile, ou la gendarmerie départementale).  « Je pense que cela fait aussi partie du jeu, et que c’est aussi ça qui est stimulant » déclare Margot.

Les élèves ont à peine 20 ans ou tout juste 30 pour les plus vieux. Malgré la discipline l'ambiance apparait animée, et bon enfant.

 La journée type : 

Elle se divise en quatre sessions de cours de deux heures. Des cours qui sont très différents en fonction des programmes, sport de combat, interpellation, tir, cours de contact avec la population me dit Florian. "C’est le cœur du métier"  annonce Margot , qui ajoute « Un gendarme, il faut que ça communique pour avoir des informations, un contact avec la population, avec les élus ».

À l’extérieur : 

Une grande cour centrale permet les rassemblements et les exercices. C'est la place d'armes. À quelques centaines de mètres, des élèves d’une autre compagnie passent un examen de combat sans armes dans un dojo. 

Le fait que l’école soit divisée en 11 compagnies crée une forme de compétition entre elles… Qui s'expriment au cours des épreuves sportives. Les élèves de la 4ᵉ compagnie nous disent qu’ils ont d’excellents coureurs dans la leur, certains sont même inscrits dans des compétitions militaires suite à leurs bons résultats.

Nous passons à côté d’un amphithéâtre, qui sera utilisé pour des cours magistraux en compagnie complète... D’autres lieux servent pour le nettoyage de l’armement ou encore pour des formations au matériels de communication et informatique de la gendarmerie. 

Alors que Florian et Margot m’expliquent ses aspects de leur formation, nous marchons à côté d’un court de FTI... C’est La Formation Technique d’Intervention.  

« On ne se rend pas compte, mais une interpellation ça ne se fait pas comme ça, tous les gestes doivent être maîtrisés, le but ce n'est pas de faire mal à quelqu’un » dit Margot. 

À côté, le départ parcourt d’Obstacle. « Il fait 500 mètres, et est composé de 20 obstacles, comme la fosse et le mur d’assaut. On peut retrouver tous ces types d’obstacles lors de nos différentes interventions » dit Florian.  « Il y a un chrono, et c’est très très difficile ». 

Pour obtenir la note de  20 sur 20 au parcours d’obstacle, les élèves gendarmes doivent le parcourir en 3 minutes et 20 secondes pour les hommes, 4 minutes et 10 secondes pour les femmes. Toutes les dix secondes, les participants perdent deux points.

La visite se termine par le "Palais des Gourmandises" qui est très moderne a l'intérieur. En fait, c’est  un surnom pour désigner le Mess, tenu par le cercle mixte, une organisation à la fois civile et militaire.

Chacune des compagnies présentes à l'école devra relever un défi social. C’est le parrainage d’une association, avec parfois des événements à temps fort qui sont organisés, de manière à collecter de l’argent pour une cause que les élèves devront déterminer. Les élèves de la quatrième compagnie devront le choisir un peu plus tard dans leur formation.