C'est lorsque la nuit est profonde que les étoiles brillent

"Dans la nuit je me souviens de toi, je reste des heures à te parler. Oui, tu es venu à mon secours, je crie de joie à l’ombre de tes ailes. Mon âme s’attache à toi, ta main droite me soutient" (Psaume 62, 7-9) chante le psalmiste. Que ces mots puissent résonner dans nos nuits, dans ce qui sera la nuit de la République si elle s’oublie.

 

Nuit de nos déchirements intérieurs, de nos doutes sur le sens de notre propre existence.

 

Nuit de pensées suicidaires pour des harcelés en souffrance.

 

Nuit de l’amour de nous-mêmes, que nous ne savons pas nous donner car jamais ne l’avons reçu.

 

Nuit de pensées voguant aux étreintes perdues.

 

Nuit d’inquiétude et d’impuissance pour ceux qui, frustrés, en oublient leur cœur et leur bonheur.

 

Comme le disait Churchill : C’est lorsque la nuit est profonde que les étoiles brillent.

 

Nuit de la guerre, en Ukraine mais aussi, au Yémen, en Syrie, en Afghanistan

 

Nuit pour les peuples opprimés en Birmanie, les esclaves en Libye, les décapités en Arabie Saoudite, les enfermés en Russie et tous ceux que l’on oublie.

 

Nuit pour ces personnes âgées, qui comme 5 millions de Français, et peut être vous, n’avez personne à qui conter vos sentiments.

 

Nuit de l’amour, pour celles et ceux que l’on empêche de s’aimer et qui, au regard des autres sont assujettis,

 

Nuit pour ces enfants, qui ne verront jamais ni la lumière du jour ni les bancs de l’école.

 

Nuit par la misère pour ces paysans, travailleurs pauvres, étudiants délaissés, chômeurs, les filles excisées, prostituées ou violées dont le regard se ferme et le sentiment de vie s’étiole.  

 

Nuit pour ces réfugiés, ces handicapés et tous ceux perçus comme des déchets par certains qui ne perçoivent pas que la vie de l’Autre peut avoir une autre couleur.

 

Mais c’est lorsque la nuit est profonde que les étoiles brillent.

 

Nuit pour la vie, qui a disparu à 60% en 40 ans.

 

Nuit pour ces animaux qui jamais ne verront le jour mais entendent, sentent et ressentent la mort par tous les vents.

 

Nuit pour les poissons encore électrifiés, les ours polaires errants sans nourriture, les coraux qui par la mort sont blanchis.

 

Nuit pour les forêts, qui l’illuminent pourtant, dans le feu de leur agonie.

 

Nuit pour les insectes, dont la vraie sensation de leur dard est désormais celle de ne plus les voir.

 

Nuit pour le climat, qui se réchauffe face à des cœurs refroidis et qui peut-être un jour, nous fera voir un dernier soir.

 

Mais c’est lorsque la nuit est profonde que les étoiles brillent.

 

Nuit pour les persécutés, parce qu’ils croient en Toi, qu’ils regardent vers l’Etoile, le Croissant ou la Croix.

 

Nuit pour ceux qui perdent, en eux, envers les autres et en leur Dieu, leur si rayonnante foi.

 

Nuit pour les désespérés qui, si blessés, n’arrivent plus à ressentir l’amour, à aimer, à risquer.

 

Nuit pour les malades qui, au crépuscule de leur vie, ressentent remords et regrets.

 

Nuit des mots, qui ne s’esquissent bien souvent que pour déprécier et non pour créer une nouvelle histoire.

 

Nuit donc, pour les feux ardents, les cœurs brulants, les humbles et les opprimés, mais qui savent que l’aube vient après le soir.

 

Car c’est lorsque la nuit est profonde, que la Croix illumine dans les ténèbres. Que du brasier brulant, ressuscite la flamme ardente de leur conscience.

 

Le Christ disait déjà "Mon joug est facile et mon fardeau léger, […] je suis venu pour que vous ayez la joie en abondance." et le psalmiste de conclure : dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, car tu me donnes d’habiter Seigneur, seul dans la confiance ». (Psaumes 4, 9).

 

Dormez ce soir avant d’agir à l’aube de demain, il y aura toujours des enfants pour sourire, des mains à tendre, une Nature à contempler, le Dieu Trinité pour vous aimer.