Ecluse 150 à Rostrenen, une étape gourmande pour les amoureux du canal

En cet après-midi d'août, c’est Isabelle (Isa) qui régale, secondée par sa fille Marie, sous le soleil magnifique du Kreiz Breizh. "J’ai été infirmière. Il y a treize ans, je suis devenue crêpière sur les marchés. Mon mari avait fini sa carrière à l'arsenal, et je ne me voyais pas continuer à faire des grosses journées", précise Isabelle.

Le couple ne s’est pas pour autant éloigné du ressac de l’océan, en témoigne le son produit par la pâte appliquée sur le billig bien chaud, avant l'épreuve du rozell. " Si ce n’est pas le bruit de la mer, alors je n’y connais rien à la mer ! " Les ingrédients, comme les fromages, viennent d'une ferme proche du canal de Nantes à Brest, et le chocolat est fait maison.

Une aventure familiale 

Marie n’est pas peu fière d’apporter sa pierre à l’édifice de cette aventure familiale à Rostrenen. Souvent, les clients veulent savoir quel souvenir elle garde de sa traversée de la Bretagne, dans la petite carriole, lorsqu’elle avait sept mois. La « petite princesse du canal » se rappelle que son grand frère allait beaucoup trop vite pour ses pauvres parents qui devaient la traîner. Pour le reste, c’est sa mère qui répond. " J'ai gardé le petit fichu qu'on te mettait pour éviter que tu aies de la poussière dans les cheveux ! "

Mais au fait, pourquoi Ecluse 150 ? est-on tenté de demander à Isa en la regardant nourrir de confiture de mûres (du canal, forcément), la bonne crêpe de froment (avec une couche de beurre, car " des crêpes sans beurre je ne sais pas faire ") qui signe, avec le café, la fin de l'interview. " Parce que c’est la cent cinquantième écluse à partir de Nantes ".

La crêperie est ouverte en saison jusqu’au 22 septembre 2024, et les chambres d’hôtes toute l’année. Jean-Gabriel (Jean-Gab) assure aussi le dépannage en pièces détachées pour leurs amis cyclistes.