L’expression est partout. Rentrée scolaire, littéraire, théâtrale, associative, séminaires de rentrée. Et aussi, ma rentrée sur RCF pour ce partage avec vous, Pierre-Hugues et toutes celles et ceux qui nous écoutent…
Mon objectif : offrir simplement le regard que je porte sur le monde qui nous entoure, regard qui s’étonne, s’émerveille ou se scandalise, loin de la posture du sachant, juste dans celle d’un prochain qui a la chance qu’on lui ouvre un micro… De cette opportunité je vous remercie encore.
Rentrée, le mot me fait tout d’abord sourire tant la pause estivale fut brève, quelques semaines au regard d’une année et tant ces jours ont filé à une rapidité déconcertante. Mais la charge symbolique est très forte dans notre pays, bien plus qu’ailleurs. Oui pour quelques jours encore, nous y sommes dans cet entre-deux qui entraîne chez beaucoup une forme de vague à l’âme difficile à traverser…
Rentrer me fait spontanément penser à l'escargot qui retourne dans sa coquille
Il me fait spontanément penser à l’escargot qui retourne dans sa coquille. Plutôt que d’y voir un réflexe lié au danger extérieur, je l'entends comme la nécessité de se poser intérieurement. Pour être ajusté et efficace dans ce à quoi nous sommes appelés -au travail, dans nos engagements, notre vie familiale ou amicale- il n’est d’action possible sans cet indispensable retour sur soi.
Quelles sont les valeurs qui me portent ? C’est quoi ma façon d’être au monde ? Loin des injonctions permanentes qui nous assaillent -être adaptable, moderne, dynamique, en forme, créatif-, c’est cette liberté intérieure qui nous aide à danser sous la pluie, affronter les obstacles et les difficultés qui ne manquent pas d'advenir sur nos chemins. Avec cette conviction que rien n’est figé, définitif, inscrit dans le marbre. Au puits de la Samaritaine, on peut toujours aller puiser de l’eau vive…
Cette force - nous le savons aussi, tant nous sommes abreuvés d’études sur le sujet -, nous pouvons aller la chercher dans la prière et la méditation, la marche -activité gratuite s’il en est-, et aussi incroyable que cela puisse paraître la respiration. Nous autres adultes, majeurs et responsables, ne savons plus respirer comme les petits enfants. Tellement stressés par les peurs et les contraintes, nous avons, très majoritairement, une respiration superficielle et haute.
Ce n'est pas un détail quand on sait à quel point le souffle est au cœur de nos existences, comme il est à l’origine de la vie dans la Bible. Oui il nous faut réapprendre à respirer, au sens littéral du terme.
Rentrer peut être alors l’occasion d’accéder à du nouveau - non pas matériel mais bien existentiel. Se libérer de nos entraves est un chemin long et tortueux. Mais l’espérance nous précède. J’aime tant cette expression : "Aujourd’hui est le premier jour du reste de votre vie". Nous la pouvons différente cette existence, davantage tournée vers le soin de nous-mêmes, de notre prochain, de notre planète en surchauffe. C’est ce à quoi nous invite la philosophe Cynthia Fleury quand elle promeut une société du "care". Elle dit en mots contemporains ce que révèle depuis toujours le Nouveau Testament sur le soin du prochain.
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