Cette année Pâques a eu lieu pendant l'entre-deux tours. L'occasion pour Pascale Morinière de réfléchir sur ce qui différencie l'élu du sauveur. La présidente des Associations familiales catholiques (AFC) nous invite à prendre du recul sur l'élection et à ne pas trop en attendre.
Cette année, la fête de Pâques tombe entre les deux tours des élections présidentielles. Comment peut-on regarder la concomitance de ces événements ?
Dans son discours de clôture de l’Assemblée des évêques de France, le 8 avril, Mgr de Moulins Beaufort déclarait : « Dimanche, nous n’élirons pas un sauveur de la France, ni un messie, ni quelqu’un qui devrait incarner tout le bien à faire. »
Le rapprochement de Pâques et des élections montre que nous attendons sans doute trop de ce scrutin. Nous semblons remettre entre les mains d’un seul ou d’une seule toutes les attentes et les frustrations de notre société. Et nous sommes et serons invariablement déçus. A 20h dimanche prochain, il ou elle sera bien élu(e) mais ne sera pas l’Elu(e) ou le sauveur !
Notre pays est confronté à des enjeux cruciaux et le choix du président de la République oriente pourtant les évolutions de manière importante, non ?
Le président de la République ne peut pas tout et ne fait pas tout. La société change aussi parce que quelques-uns s’engagent avec courage pour travailler à dépasser les fractures et à œuvrer pour le Bien commun.
Nous, les chrétiens, sommes pris entre deux risques : soit celui du raidissement, qu’il soit de droite, de gauche ou du centre, soit celui de la dilution. Nous cherchons soit à résister à ce que nous percevons comme une menace, soit à nous faire accepter en gommant ce que nous sommes jusqu’à devenir insignifiants.
Y a-t-il une autre alternative ? Dans ce monde en mal d’espérance, nous manquons à notre mission si nous ne témoignons pas de ce que nous avons vu et entendu : « Le Christ est mort et ressuscité et nous en sommes témoins ! ». Il ne s’agit pas des « valeurs » des chrétiens, encore moins de morale dont notre monde n’a que faire mais de témoigner en paroles et en actes de ce qui nous fait vivre. A cause de l’événement de Pâques, ma vie est pleine d’espérance. Ce besoin d’aimer et d’être aimé infiniment n’est pas une irrémédiable frustration mais la trace de Dieu en moi et ce à quoi je suis destinée. Vivre dans l’amitié du Christ change toute ma vie, oriente mes engagements ! Mgr Rougé, dans une tribune publiée le 15 avril dans le Figaro, appelle les chrétiens « à cultiver et l’enracinement spirituel le plus fervent et le témoignage le plus tonique et audacieux, en paroles et en actes. »
C’est ce que je nous souhaite à tous dans l’élan et la joie de Pâques !
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