Je vous invite à prendre un petit papier et un stylo. Voilà, allez-y ! Attention à ne pas faire tomber le café si vous êtes au petit déjeuner, au jouet du petit dernier si vous êtes avec vos petits-enfants et bon courage à ceux qui sont en voiture vers le boulot !
Un petit exercice donc. Il a marché pour moi, car il permet de mieux appréhender cette question de la collapsologie, que l’on entend souvent à tort comme l’effondrement et non les effondrements, car il y en a plusieurs (c’est comme la Révolution, ça ne se fait pas en un jour !) Cet exercice participe à penser les effondrements, car s’ils sont parfois trop complexes à appréhender de manière globale, ils sont peut-être plus simples à imaginer de manière personnelle. Il s’agit d’inverser le scénario du pire, là où vous pouvez agir: ça ne dépend pas de vous de taxer les transactions financières, d’annuler les dettes de la BCE que l’on peut annuler ou de diminuer les pesticides. Mais vous allez voir que l’on peut faire des choses et ça donne la pêche ! Je pique cette idée à Vincent Verzat de la chaine YouTube "Partager c’est sympa". Allez voir, c’est très chouette ! Et même si nous avons tort et que personne ne peut prétendre savoir que ça va se passer comme ça, créer des choses en réponse au pire ne sera jamais une mauvaise idée !
Imaginez ce qui vous fait le plus peur et écrivez-le sur votre papier: des millions de personnes (et malheureusement peut-être vous) qui tombent dans la misère, black-out total, effondrement de l’économie (puissance 10 par rapport à aujourd’hui), problème d’accès à l’eau, chaleurs torrides et catastrophes climatiques, séparations sociales et solitude… (et j’allais dire disparition des trois-quarts des êtres vivants, mais ça c’est déjà le cas). N’hésitez pas à ajouter vos propres exemples qui répondent à vos peurs à vous.
Passé le moment de "ouch ça fait mal" et de "je ne sais pas comment réagir", commencez à répondre à votre échelle à chaque point. Peut-être ne pourrez-vous pas répondre à tout, mais vous verrez qu’il y a des solutions, que la paralysie face aux faits n’est pas une fatalité !
Quels sont les prochains pas que je peux faire? Si j’ai peur d’être loin de mes proches, est-ce vraiment si impossible de les rejoindre ou est-ce que je me mets des barrières tout seul? N’est-ce pas possible de penser un réseau d’entraide de quartier autour d’une AMAP et de soutenir l’agriculteur du coin? N’y-a-t-il pas des personnes seules qui attendent que l’on les appelle? Des jeunes qui auraient besoin de respirer ou d’être aidés dans un cours que je pourrais leur donner gratuitement, des personnes en situation de migration, qui auraient besoin d’aide pour l’accès à leurs droits? Peut-être connaissez-vous aussi quelqu’un qui connait un apiculteur qui aurait besoin d’aide et à partir de lui vous pourriez créer quelque chose autour de la biodiversité? Et si on apprenait la musique pour donner de la joie à nos instants ensemble? Et si on travaillait les sujets qui nous touchent le plus et que l’on interpellait nos élus? (qui attendent parfois ce genre de sollicitations). Tout le monde dit qu’on ne se parle plus, mais ce sont des réflexes qui se reprennent très facilement et si l’on n’est pas soi-même acteur de son territoire, rien ne dit que quelqu’un d’autre le fera à notre place!
Courage! Le monde entier ne changera pas sans le courage des politiques, mais votre monde à vous peut changer maintenant, grâce à vous, pour vous, pour vos enfants et petits-enfants que vous chérissez tant !
Jeunes de la "génération climat", Alexandre Poidatz et Stacy Algrain livrent en alternance, chaque semaine, leur regard sur l'écologie et leurs clés pour changer le monde.
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