La troisième lecture de loi de bioéthique à l'Assemblée nationale s'est terminée dans la nuit de mercredi à jeudi. La majorité a persisté dans sa lancée en marche forcée et rejeté méthodiquement la quasi totalité du travail réalisé par le Sénat ainsi que pratiquement tous les amendements des autres groupes. Ce n'était pas un débat dans lequel chacun s'enrichit de l'autre. Je crains que la démocratie n'en sorte pas grandie.
Les tenants de cette déconstruction ont tordu le bon sens et le droit pour autoriser chimères animal/homme, modifications génétiques des embryons, instrumentalisation accrue de l'embryon humain, filiation fictive... La liste est longue.
"Ce n'est pas de la politique mais du théâtre", a même déploré Didier Sicard, l'ancien président du Comité consultatif national d'éthique.
Olivier Véran, le ministre de la Santé, a pourtant déclaré que cette loi n'était pas porteuse de tri, de chimère mais qu'elle parlait d'amour, de famille, de filiation, de recherche, de santé. Mais rien de mieux que ce joker amour pour mettre sous la cloche des bons sentiments toutes les conséquences néfastes inhérentes à cette loi de tous les dangers comme l'avait nommé Emmanuel Macron lui-même.
Mais quand l'amour est dépourvu de vérité, c'est l'amour lui-même qui sonne creux. Il n'est que sentimentalisme derrière lequel chacun mettra bien ce qu'il veut.
L'amour vrai nourrit l'humilité, la prudence, la patience, la prise en considération du bien d'autrui, des générations futures et du monde qui nous entoure. Il permet si c'est plus juste de renoncer à ses désirs personnels et même d'aller jusqu'à donner sa vie.
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