Chaque semaine, l’abbé Stéphane Jourdain, curé de la communauté de paroisses Saint-Privat de Metz-Sud, pose son regard sur l’actualité. Cette semaine, il nous invite à constater et à apprécier l’héritage des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 : une invitation à ne pas abdiquer devant les difficultés.
Stéphane, quel sujet allez-vous aborder aujourd’hui ? Je vois que vous avez intitulé votre chronique « Quand on veut, on peut »
Eh oui Romann, on connait tous cet aphorisme : quand on veut on peut ! Je le partage en pensant à tous ces athlètes porteurs d’un handicap, et qui ont su, ces dernières semaines, nous montrer l’étendue de leurs capacités. Encore faut-il croire en soi. Et il faut bien reconnaître qu’on a plus tendance, chacun de nous, à nous laisser aller à qu’à oser vivre nos rêves et à nous dépasser, à briser ces limites qu’on se fixe soi-même. En fait, en y réfléchissant, on se met parfois, par confort, ou par paresse, dans une cage, dorée ou non, mais on s’interdit de penser qu’on pourrait en sortir… Et c’est ce que nous ont démontré ces athlètes au cours des jeux paralympiques.
C’est aussi, d’une autre façon, ce qu’à vécu la France. Souvenez-vous : « Ca ne marchera pas, on n’y arrivera pas, on ne sera pas prêt, c’est de la folie de faire un cérémonie d’ouverture le long de la Seine »… On a tout entendu, ou tout dit parfois, selon les personnes. Comme bien souvent, les Français ont été pessimistes… Alors qu’on a vu ce qu’on pouvait faire. Des amis, qui n’avaient pas de billets pour les compétitions, sont allés exprès à Paris pour « sentir l’ambiance ». C’est quand même pas rien ! Alors oui, on peut se féliciter, collectivement, d’avoir su porter un tel événement !
D’accord Stéphane, mais j’imagine que vous n’allez pas juste nous dresser une litanie de louanges… Qu’avez-vous en tête ?
Romann, je file la métaphore sportive. On a marqué un essai, il faut le transformer ! Je veux surfer sur la vague d’optimisme, pour nous donner le courage de repartir… Rien ne serait pire que de s’arrêter maintenant. Et je reprends le cas de JO. Vous le savez peut-être, les athlètes, et surtout les para-athlètes ont été accueillis dans un village olympique, avec un super service hospitalier mis en place exprès pour l’événement. On a demandé à des médecins volontaires de prendre quelques jours pour se mettre au service de la collectivité. Ils ont été payés, je vous rassure. Mais pourquoi ne pourrait-on pas imaginer de faire la même chose pour nos campagnes ? On met tout cet hôpital de campagne dans des camions, comme sait le faire l’armée, et on fait le tour des désert médicaux… On va voir les personnes malades au plus près de chez elles…
Autre exemple : j’étais à Paris en début de semaine, et j’ai trouvé un métro propre, où pour la première fois j’ai pu m’asseoir sur les bancs ou fauteuils dans les stations… Certes, le ticket de métro coutait 4 € durant les jeux, mais je préfère payer 2€50 ou 3 €pour trouver ce genre de métro que ce qu’on a habituellement…
Et puis l’ambiance bon enfant, sécuritaire sans que ce là ne se voie ou ne soit oppressant, certes c’était avec des forces de polices mobilisées, mais cela prouve qu’on peut le faire… Il y a eu 4 fois moins de vol de voitures à Paris durant les JO… Certes ça a coûté de l’argent à l’état, mais moins aux assurances, et donc à nous… Rien ne se perd, tout se transforme disait Lavoisier !
Et donc Stéphane, vous voudriez qu’on conserve ce même état d’esprit ? Qu’on se mobilise pour poursuivre des changements utiles à tous ?
Vous avez tout compris Romann. C’est une question de volonté. Et les premiers à mettre ce changement en œuvre, ce sont les hommes politiques. Qu’ils arrêtent leur désolant spectacle de « c’est pas mon groupe politique, je voterais contre » … Quand on se mets tous ensemble, on peut renverser des montagnes. Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, entre autres, avec le concours d’un Tony Estanguet, ont su mettre de côté leurs divergences politiques pour réussir les jeux… Pourquoi ne le pourrait-on pas sur d’autres dossiers ? On nous a appelé au sursaut républicain contre le RN en juillet. Et là, ce ne serait pas un sursaut républicain aussi que de placer la réussite de la France et le service des Français au-dessus de ses propres intérêts ? Alors Stop au déclinisme, au pessimisme, en ce début d’année, je vous invite à rêver, je vous invite à vouloir et à vous donner les moyens d’y arriver !
Dans le Notre Père, il y a une phrase que j’aime beaucoup : « Que ta volonté soit faite ». C’est l’acte ultime de notre liberté : non, pas abdiquer devant la volonté d’un Dieu qui jouerait ave nos vies, mais après avoir tenté, après avoir misé sur notre volonté, lâcher-prise en ses mains… Sa volonté, c’est notre bonheur, même si on a parfois du mal à concevoir que ça passe par certaines épreuves. Mais la Volonté de Dieu ne veut rien dire tant que nous n’avons pas mis notre volonté en œuvre. Alors courage, et en avant ! Que notre volonté soit faite, et la sienne le sera aussi !
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