L'ambiance en France est assez lourde et pesante, avec des remises en cause désormais quotidiennes des droits fondamentaux et du fonctionnement de la justice, mais on oublie quand même que depuis presque 6 mois, nous n'avons plus à subir les éructations de Donald Trump. C'est toujours ça de gagné.
Les citoyens et citoyennes des États-Unis ont aussi beaucoup gagné, ne serait-ce que quand Joe Biden rappelle que la théorie du ruissellement est un leurre, mais également bien sûr, en faisant revenir les Etats-Unis dans le cadre des accords de Paris. Joe Biden a promis de faire de l'environnement et du climat, la priorité de son mandat. Les États-Unis s’engagent désormais à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52 % d’ici 2030 par rapport à 2005, doublant ainsi leurs objectifs. Dès le 20 janvier, Biden mettait fin au permis de construction du fameux l'oléoduc Keystone traversant la frontière entre les États-Unis et le Canada. Bref, de toute façon, après Donald Trump, tout ne pouvait être que positif.
J'ai cité l'exemple de cet oléoduc mais on peut aussi parler des interrogations sur le gaz de schiste. Biden s'est engagé à l'interdire sur les terres fédérales … soit sur 5% des gisements, sans rien dire sur le reste.
Le grand sommet sur le climat organisé par Biden pour la journée de la terre le 22 avril dernier, a été l'occasion pour les Etats-Unis en particulier, mais pour tous les pays riches de façon générale, de se positionner comme plus vertueux que le plus vertueux des écologistes. Les promesses n'engagent que celles et ceux qui y croient disait Jacques Chirac. Je dois bien avouer que j'y ai un peu cru, moi, quand Emmanuel Macron avait dit en début de son mandat « Make our planet great again ». 4 ans après, le bilan climatique du président français est nul. Cela fait des années que les belles paroles et les promesses s'accumulent, sans pour autant qu'on ne connaisse de réelle inflexion. La lutte contre les changements climatiques est désormais un enjeu de positionnement diplomatique qui ne se concrètise pas dans les faits.
Je suis dubitatif pour une autre raison également : l'american way of life. George Bush avait déclaré qu'il n'était pas négociable mais le fond du problème reste bien là. Joe Biden osera-t-il affronter l'american way of life ? Les électeurs et électrices américains accepteront-ils de changer radicalement de mode de vie ? On le voit en France également : malgré les preuves qui s'accumulent, malgré les signes que le réchauffement est déjà là, nous restons amorphes, sans vouloir accepter les modifications impératives que cela implique.
Joe Biden y croit peut-être. Son électorat, j'ai des doutes.
Jeunes de la "génération climat", Alexandre Poidatz et Stacy Algrain livrent en alternance, chaque semaine, leur regard sur l'écologie et leurs clés pour changer le monde.
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