La pandémie de Covid-19 n’est pas finie, loin de là. La maladie continue de progresser dans le monde. En France, le gouvernement s’inquiète et appelle les collectivités et les entreprises à se préparer à une éventuelle deuxième vague. Dans ce contexte d’incertitude, Stéphanie Gallet reçoit sur RCF le psychiatre et psychothérapeute Christophe Fauré. "Le confinement, même si cela a été un choc, il a été l’occasion pour beaucoup de se créer de nouveaux repères. D’ailleurs, on sait en neuro-sciences que pour acquérir une nouvelle habitude, il faut la maintenir pendant trois mois, soit la période du confinement" explique-t-il…
Pour ce dernier, le déconfinement est même plus compliqué en soi que le confinement. "Autant le confinement on savait qu’il prendrait fin. Là, le déconfinement n’a pas de fin. C’est quelque chose qui s’ouvre, avec une inquiétude sur la seconde vague, sur les licenciements. Il y a quelque chose qui est plus vaste et large. Et dans cela, notre esprit a du mal à trouver de la sécurité" ajoute-t-il, précisant qu’il existe également une forme de spleen, de tristesse, propre à cette période de déconfinement.
L’état d’urgence sanitaire devrait prendre fin le 11 juillet prochain, même si un certain nombre de restrictions vont demeurer. Comme les gestes barrière, le port du masque etc. Pour Christophe Fauré, on peut, mais surtout, on doit, s’habituer à tout cela. "Regardez ce qui se passe aux Etats-Unis. Ils ont été beaucoup plus souples sur le port du masque et la distanciation physique. En politisant trop cela, ils se retrouvent dans des situations qui explosent" lance-t-il.
Durant ces mois de confinement, les Français ont eu du temps pour penser au monde d’après, à la manière dont on pouvait changer notre vie. Une aspiration à remettre les compteurs à zéro que Christophe Fauré explique de la manière suivante. "On a rarement un temps de pause aussi long, qui permet de faire le point, l’audit de ce que l’on souhaite. Certaines situations se sont révélées. L’être humain a tendance à revenir à ce qu’il a connu, et l’on observe malheureusement des retours en arrière : des personnes se sont fait des promesses, mais ne les tiennent pas tout à fait. Pour tenir ses engagements, il faut revenir à la motivation de fond qui m’a poussé à changer et ne pas perdre de vue la notion d’effort" conclut-il.
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