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2021, année jacquaire : le mystère de Saint-Jacques-de-Compostelle
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2021, année jacquaire : le mystère de Saint-Jacques-de-Compostelle

Un article rédigé par Melchior Gormand,Véronique Alzieu - RCF,  -  Modifié le 28 juin 2021
Je pense donc j'agis 2021, année jacquaire : le mystère de Saint-Jacques-de-Compostelle
Le 25 juillet, jour de la Saint Jacques tombe un dimanche. Ce jubilé est l’occasion d'évoquer un pèlerinage qui bouleverse et transforme les vies de ceux qui se lancent sur ses sentiers.
javier alamo de Pixabay javier alamo de Pixabay

Ils se comptent par millions ces hommes et ces femmes qui un jour se sont engagés sur le chemin de Compostelle. Partant du Puy ou de Vezelay, d'Arles ou de Paris, ils ont parcouru les centaines de kilomètres qui les séparaient de Saint-Jacques-de Compostelle, en une seule fois ou sur plusieurs années, morceau par morceau. 

Besoin de marcher, nécessité de faire un break ou un point sur la vie, démarche spirituelle pour beaucoup... Ils ont souffert, contemplé, prié, pesté, jubilé ! Quoi qu'il en soit, ils sont rares ceux qui sont revenus tels qu'ils étaient partis car le chemin c'est un itinéraire à la fois pour les jambes mais aussi pour le coeur. 

Le chemin de Compostelle suscite un nouvel engouement. Certains s'en plaignent considérant qu'il attire désormais trop de monde, mais même si d'autres pèlerinages sont devenus une alternative, Compostelle reste Compostelle et l'intérêt qu'il suscite cette année jacquaire, en est la preuve. 

un exercice de séparation et de petites morts accumulées 

Gaële de La Brosse, écrivain et journaliste, cofondatrice de la revue et du réseau "Chemins d'Etoiles", auteure de "A Compostelle" ( Salvator)  et Luc Adrian, l'une des 34 personnalités ayant effectué ce pèlerinage qui partage son expérience avec enthousiasme, sont les invités de Véronique Alzieu et Melchior Gormand, à l'occasion de cette année jacquaire.  

Depuis 30 ans, Gaële de La Brosse n'a pas quitté ces chemins, comme journaliste, éditrice ou pour pèleriner.

"Je suis parti en 1997 de Sainte Anne d'Auray à Lourdes à pied, seul, témoigne Luc Adrian. Plus je descendais vers le Sud, plus les gens que je croisais me parlaient de Compostelle. Les gens étaient déçus ! En 1999, la dernière année sainte du XXème siècle, je suis parti de Lourdes pour rejoindre Santiago. C'était une façon de continuer mon chemin personnel, avec cette question : qu'est ce qui attire autant de personnes, de tous les âges, de toutes les nations vers ce Finistère galicien où repose Saint Jacques ? Je crois que le pèlerin est un résistant à l'air du temps, qui ne supporte pas la sédentarité et quelque part le cocon matérialiste dans lequel on nous explique qu'on va être heureux. Comme disait Péguy, à 40 ans, l'homme réalise qu'il n'est pas heureux... Le pèlerin est celui qui ressent un manque dans une société qui ne répond pas aux aspirations de l'âme. Il ressent cet appel à quitter son pays, à aller vers le pays que Dieu lui montrera, car le pèlerinage est un exercice de séparation et de petites morts accumulées, vers une résurrection "

un avant et un après 

Le départ, qui est souvent associé à une bénédiction, c'est le début d'une séparation. " Je pense que l'une des clés du pélerinage, c'est de le voir comme une suite de détachements et la première séparation, quand vous fermez la porte de chez vous , que vous embrassez les vôtres, c'est une petite mort que vous vivez. Au bout de deux ou trois jours de marche, on se rend aussi compte que le sac est trop lourd. L'expérience qui me marque sur ces chemins est celle de la joie. Plus vous vous allégez, plus vous vous dépouillez de votre superflu, de vos sécurités, plus vous vous laissez envahir par la joie", observe Luc Adrian. 

S'il y a un point commun qui rapproche les 34 auteurs de l'ouvrage commun coordonné par Gaële de La Brosse, c'est que le chemin de Compostelle a bouleversé leur vie, qu'il s'agisse de Alix de Saint-André, Jean-Christophe Rufin, Jean-Pierre Raffarin, Patrick Poivre d'Arvor. " Il y a pour tous un avant et un après. Ils racontent comment ce chemin a bouleversé leur vie et la manière aussi dont ils prolongent ce chemin car ce n'est pas une parenthèse, c'est vraiment le pèlerinage de la vie." 

Ce chemin nous aide à révéler notre vocation et surtout à l'accomplir. 

 

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© RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Je pense donc j'agis

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