400 ans de Notre-Dame consolatrice des affligés avec le Pape au Luxembourg

Le Grand Duché du Luxembourg n’a qu’un diocèse et donc une seule cathédrale, celle de Notre-Dame du Luxembourg. Le pape s’y rendra le 26 septembre prochain pour rencontrer la communauté catholique du pays. Il y célèbrera avec eux les 400 ans de la présence de la consolatrice des affligés. 

Les origines de Notre-Dame Consolatrice 

Marie devient consolatrice des affligés quand, elle-même affligée par la mort de son fils, devient mère des disciples de Jésus. L’affliction est la quatrième des sept douleurs, l’avoir traversée lui donne la compréhension et la tendresse nécessaires pour consoler les autres. 

Le titre de consolatrice est invoqué depuis longtemps en lien avec la Vierge. C’était déjà le cas au VIIe siècle, en Afrique du Nord. À l’époque, a lieu la traite des blancs dans les États barbaresques que sont l’Algérie, la Tunisie et le Nord-Ouest de la Libye actuelles. Entre le XIVe et le XVIIIe siècle, des européens sont capturés lors de razzias sur les côtes d'Europe méridionale et réduits en esclavage par les musulmans. Ils seraient les premiers à invoquer Marie sous le titre de “Consolatrice des affligés”. 

En 1112, un sanctuaire lui est dédié dans le Sud-Ouest de la France à Notre Dame de Verdelais. Elle mettra encore cinq siècles avant d’arriver au Luxembourg. Entre-temps, on la retrouve aussi en Italie dès 1420 et en Suisse. 

Arrivée au Luxembourg

La statue de Notre Dame, Consolatrix afflictorum, est vénérée au Grand Duché depuis 1624. Cependant, elle n’a pas toujours porté ce nom et a quelque peu voyagé avant d’arriver à la cathédrale. 

Quand elle parvient au Luxembourg, les Jésuites y sont installés depuis 30 ans. Ils ont commencé par ouvrir un collège en 1603. Dix ans plus tard, commence la construction d’une grande église nécessaire au développement rapide des activités pastorales. La construction s’achève en 1621 et l’église est dédiée à l'Immaculée Conception. Il faudra attendre 1794 pour que la statue y fasse son entrée. 

En effet, son parcours commence hors les murs de la ville. Le 8 décembre 1624, elle est portée par les étudiants du collège et le Père Jacques Brocquart sous l’invocation de “Notre-Dame de la Victoire”. Elle devient “Notre-Dame du Glacis” l’année suivante suite à la construction d’une chapelle dite Chapelle du Glacis. 

Les premiers miracles et le pèlerinage

En 1639, les premiers miracles ont lieu et cela provoque un afflux de pèlerins. La statue est donc déplacée dans la chapelle du collège pour une huitaine. La vénération ne cesse d’augmenter et un nouveau socle, avec la mention Consolatrix afflictorium ora pro nobis, lui est fabriqué. Elle devient alors enfin Notre-Dame, consolatrice des affligés. Une procession la menant dans la chapelle du Collège sera organisée chaque année.

Notre-Dame consolatrice est désignée patronne de la ville en 1666 et patronne-protectrice du duché du Luxembourg en 1678. Elle est alors conservée dans la chapelle du collège. C’est en 1974 qu’elle rejoint l’église de l’Immaculée Conception, cette dernière deviendra église paroissiale en 1778 et cathédrale en 1870.

Un pèlerinage national annuel 

Encore aujourd’hui, Notre-Dame Consolatrice est vénérée dans la cathédrale où se rendra le Pape François le 26 septembre 2024. Chaque année, entre le quatrième et le sixième dimanche après Pâques, a lieu un pèlerinage qui peut être qualifié de national. Lors de ce dernier, les vœux solennels de 1678 (date à laquelle elle devient protectrice du Grand Duché) sont renouvelés en présence du grand-duc, du gouvernement et des autorités municipales.