"À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup"
Méditation de l'évangile (Lc 12, 39-48) par le père Michel Quesnel
Chnat final: "Rien que pour aujourd'hui" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous le savez bien :
si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait,
il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Vous aussi, tenez-vous prêts :
c’est à l’heure où vous n’y penserez pas
que le Fils de l’homme viendra. »
Pierre dit alors :
« Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole,
ou bien pour tous ? »
Le Seigneur répondit :
« Que dire de l’intendant fidèle et sensé
à qui le maître confiera la charge de son personnel
pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ?
Heureux ce serviteur
que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
Vraiment, je vous le déclare :
il l’établira sur tous ses biens.
Mais si le serviteur se dit en lui-même :
“Mon maître tarde à venir”,
et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes,
à manger, à boire et à s’enivrer,
alors quand le maître viendra,
le jour où son serviteur ne s’y attend pas
et à l’heure qu’il ne connaît pas,
il l’écartera
et lui fera partager le sort des infidèles.
Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître,
n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté,
recevra un grand nombre de coups.
Mais celui qui ne la connaissait pas,
et qui a mérité des coups pour sa conduite,
n’en recevra qu’un petit nombre.
À qui l’on a beaucoup donné,
on demandera beaucoup ;
à qui l’on a beaucoup confié,
on réclamera davantage. »
Source : AELF
Comme souvent dans les évangiles, Pierre pose des questions qui conduisent Jésus à préciser sa pensée. Jésus avait invité ses auditeurs à être vigilants, à se tenir prêts pour le retour du maître qui pouvait se produire à tout moment. Pierre se sent concerné et demande si c’est aussi pour ses disciples que Jésus parle.
En donnant la réponse de Jésus, Luc l’appelle « le Seigneur ». Il veut dire par là que Jésus ne répond pas seulement à Pierre mais aux personnes qui auront des responsabilités dans l’Eglise, à toute époque.
Et sa réponse est une question : « Que dire de l’intendant fidèle et sensé ? » Les disciples et les responsables ecclésiaux ne sont pas de simples serviteurs ou de simples esclaves. Ce sont des personnes à qui le Seigneur a confié des responsabilités. Ils ont charge de faire vivre d’autres personnes. Et s’ils exercent mal cette charge, ils seront punis d’autant plus sévèrement qu’on leur a fait davantage confiance.
Plus l’on a reçu, plus le Seigneur attend de nous en retour. Lorsque, plus loin dans l’évangile, Jésus prononcera la parabole des mines, il sera dans la même logique : celui a reçu dix mines doit en rendre dix de plus ; celui qui a reçu cinq mines doit en rendre cinq de plus.
Comme le remarquait François Bovon, un grand bibliste protestant, la bienveillance divine à notre égard, loin d’éliminer l’exigence, la fait redoubler. On n’est pas dans la logique du « qui aime bien châtie bien », mais le Dieu amour se fait une haute image de l’être aimé, et il ne souhaite pas être déçu.
Efforçons-nous de ne pas trop décevoir Dieu. Nous réfugier derrière sa miséricorde et son pardon pour vivre n’importe comment n’est pas digne de nous.
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