Le père Alexandre Kono, auxiliaire de la paroisse du Bon Pasteur et de Saint Mauront est arrivé à Marseille en septembre dernier.
Camerounais d’origine, il nous raconte son parcours et se livre sur sa vie de prêtre.
Regards croisés comme un pont entre l’Afrique et la Méditerranée.
“Bonjour mon frère, qu’est-ce tu veux? “, c’est ainsi que les commerçants du quartier Saint Mauront majoritairement musulmans s'adressent au Père Alexandre Kono, camerounais fraîchement débarqué à Marseille en septembre dernier. Très touché par ces marques de respect et de fraternité, il ne se sent pas dépaysé.
“Le meilleur chemin de dialogue, reconnaît-il, c’est finalement de cohabiter ensemble”.
Son pays le Cameroun est marqué par une forte présence à la fois chrétienne et musulmane. Tous partagent le même quotidien, vont dans les mêmes écoles souvent tenues par les catholiques. “C’est un peu comme une démocratie dans la religion, plaisante-t-il, beaucoup de familles sont mélangées entre catholiques, protestants, musulmans et animistes, les liens du sang font que nous sommes tous appelés à vivre ensemble”.
Le meilleur chemin de dialogue est de cohabiter ensemble
Sa région d’origine, au nord du Cameroun a des frontières poreuses avec le Tchad et le Nigéria qui laissent s’infiltrer le groupe djihadiste Boko Haram. Une menace qui inquiète le Père Kono car “certains prêches extrêmes peuvent menacer le vivre-ensemble".
De son côté, il a été aumônier auprès des jeunes et souligne l’importance de créer des liens au-delà de la religion et ce, dès le plus jeune âge. Fraterniser en allant à un concert, à un match de football, ce sont finalement des petites choses, pour Alexandre Kono, mais qui représentent beaucoup.
On sent sa foi chevillée au corps. L’appel à être prêtre, il l’a ressenti vers 12 ans à l’âge où on veut devenir pilote ou médecin. Il a été très marqué par la figure de son grand-père, qui a participé à la construction d’une église dans son village et qui a eu une conversion très forte. “Il connaissait par coeur tous les chants religieux en latin alors qu’il n’était jamais allé à l’école, comme si un petit miracle s’opérait”, se souvient-il.
Venu à Marseille pour se former, le Père Alexandre vit sa mission comme la continuité de ce qu’il faisait au Cameroun. On le sent heureux dans la cité phocéenne, peut-être aussi un peu parce qu’enfant, il était captivé par l’OM.
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