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"Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en ..." (Mt 28, 8-15)

Un article rédigé par Nicolas de Boccard (50553) - RCF, le 10 avril 2023 - Modifié le 10 avril 2023
Prière du matin"Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en ..." (Mt 28, 8-15)

"Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront"

Méditation de l'évangile (Mt 28, 8-15) par le père Nicolas de Boccard

Chant final: "Marie, cours vers tes frères" par les Fraternités Monastiques de Jérusalem

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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
quand les femmes eurent entendu les paroles de l’ange,
vite, elles quittèrent le tombeau,
remplies à la fois de crainte et d’une grande joie,
et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.
Et voici que Jésus vint à leur rencontre
et leur dit :
« Je vous salue. »
Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds
et se prosternèrent devant lui.
Alors Jésus leur dit :
« Soyez sans crainte,
allez annoncer à mes frères
qu’ils doivent se rendre en Galilée :
c’est là qu’ils me verront. »
Tandis qu’elles étaient en chemin,
quelques-uns des gardes allèrent en ville
annoncer aux grands prêtres tout ce qui s’était passé.
Ceux-ci, après s’être réunis avec les anciens
et avoir tenu conseil,
donnèrent aux soldats une forte somme
en disant :
« Voici ce que vous direz :
“Ses disciples sont venus voler le corps,
la nuit pendant que nous dormions.”
Et si tout cela vient aux oreilles du gouverneur,
nous lui expliquerons la chose,
et nous vous éviterons tout ennui. »
Les soldats prirent l’argent et suivirent les instructions.
Et cette explication s’est propagée chez les Juifs
jusqu’à aujourd’hui.

Source : AELF

Méditation Père Nicolas de Boccard

Nous retrouvons dans cet évangile de Matthieu : les saintes femmes, l’ange puis Jésus lui-même qui vient au-devant d’elles. A la vue de l’ange, nous dit le texte, elles sont remplies à la fois de crainte et d’une grande joie. Leurs sentiments sont mitigés : le tombeau est vide, Jésus n’est plus là et selon ce que leur dit l’ange, Jésus est ressuscité. Il est vivant, voilà la bonne nouvelle qui les met en joie, mais ce n’est pas Lui qui s’exprime – c’est un autre qu’elles ne connaissent pas. Et voici que Jésus lui-même se manifeste – mais elles veulent se l’approprier, le garder pour elles. Alors Jésus les rassure et invite ses frères à le rejoindre en Galilée…

Plus qu’un événement historique, les évangiles de la Résurrection se présentent comme un chemin d’initiation. Jésus est vivant mais Il est Tout Autre. Il est passé par les eaux de la mort et sa vie est désormais différente. La Résurrection du Christ est tout sauf une réanimation – comme ce fut le cas pour Lazare ou la fille de Jaïre. Ce n’est pas le retour dans la chair mortelle. Jésus n’est pas revenu à la vie terrestre d’avant. C’est une vie nouvelle, qui laisse ces femmes sidérées et d’une joie encore empreinte de crainte. Elles vont devoir rejoindre le Ressuscité dans la foi, et non plus comme avant dans le réalisme son existence corporelle, mais dans celui de la foi. De nouveau, Jésus se rend présent puis se dérobe. Un monde nouveau s’ouvre pour elles. Ce monde se ferme pour ceux qui, dans l’évangile de ce jour, inventent une histoire de corps volé en corrompant les gardiens pour ne pas se poser les bonnes questions ! Ce monde s’ouvre à ceux qui acceptent d’entrer dans la Bonne Nouvelle.

Nous aussi, nous sortons peu à peu d’un tombeau, et nous comprenons encore d’une manière inchoative que nous allons devoir rajuster nos liens : les rapports avec nos frères et sœurs en humanité, les rapports avec notre planète terre, notre rapport avec Dieu. On aimerait tellement – comme ces saintes femmes – que tout revienne comme avant. Mais ce ne sera jamais plus comme avant ! Mais je l’espère un monde meilleur, un monde nouveau. Que la pédagogie de Dieu dans ces évangiles nous aide à trouver les bonnes réponses pour demain. Jésus se présente moins comme un Ressuscité que comme un ressuscitant – celui qui nous demande d’avancer, de ne pas regarder en arrière et de poser l’acte de confiance. C’est en s’inscrivant dans ce peuple de confessant et en annonçant la Bonne Nouvelle qu’on le reconnaît.

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