Le 4 décembre, l’Église universelle célèbre une martyre dont le bourreau a été foudroyé immédiatement après l’avoir exécutée. Pour cette raison, elle est surnommée la « sainte du feu » et est fêtée par différents corps de métiers qui côtoient d’une manière ou d’une autre le feu ou l’électricité : les pompiers, les mineurs, les métallurgistes, les démineurs, les artilleurs, les canonniers, les carriers, les ingénieurs des mines, les architectes, les mathématiciens, les géologues… et même les marins pêcheurs. Tous ces corps de métiers célèbrent leur sainte patronne, sainte Barbe, martyrisée du début du IVe siècle, sous l’empereur Maximin. Barbe est vénérée tant en orient qu’en occident. Les Églises orthodoxes la considèrent comme mégalomartyre, titre donné seulement aux martyrs laïcs antérieurs à 313 ayant joui d’une grande popularité dans le peuple de Dieu.
Sainte Barbe fait partie de cette catégorie de saints dont le culte est inversement proportionnel aux informations dont on dispose sur leur vie. La plupart des détails sont hagiographiques et non biographiques. Déjà, on ignore son vrai nom. Rassurez-vous, elle ne s’appelait pas Barbe ! Je me suis toujours demandé comment une jeune fille pouvait porter un nom aussi… barbare ! Et justement, c’est là l’explication de son nom. Barbe ou Barbara – bonne fête aujourd’hui à toutes les Barbara ! – provient du mot barbare. Quand on est venu chercher son corps après son martyre, on savait qu’elle était une jeune barbare (c’est-à-dire ni grecque ni romaine) et on ne connaissait pas son nom (ou on ne voulait pas dévoiler son prénom de baptême). On a donc demandé « la jeune fille barbare » d’où le nom de Barbara ou Barbe. D’autres noms ont des origines semblables : René qui signifie né à nouveau par le baptême, Christian qui signifie le chrétien ou Christophe, le porte Christ…
Voici l’histoire la plus répandue de la vie de sainte Barbe.
Barbe serait née à Nicomédie (en Turquie actuelle) ou à Héliopolis (l’actuelle Baalbek au Liban) vers la fin du IIIe siècle. Son père, Dioscore, est riche et d’origine phénicienne. Lorsque Barbe devient une belle jeune fille, Dioscore l’enferme dans une tour à 2 fenêtres de son palais. La jeune fille reçoit le baptême en secret des mains d’un prêtre qui vient la visiter, déguisé en médecin. Pendant un voyage de son père, elle fait percer une troisième fenêtre pour que la tour ait une fenêtre en l’honneur de chaque personne de la Trinité. Lorsque son père revient, il découvre que sa fille est devenue chrétienne. Il met le feu à la tour et Barbe réussit à s’enfuir et se cacher. Pour la protéger, un rocher s’ouvre miraculeusement devant ses pas. Mais un berger découvre sa cachette et en avertit son père. Celui-ci l’emmène devant le juge Marcien pour la dénoncer. Le juge fait tout ce qu’il peut pour faire abjurer la jeune fille. Rien n’y fait. Il ordonne alors de la supplicier. Barbe subit de nombreux supplices sans broncher : elle est fouettée jusqu’au sang, mais le Christ guérit complètement son corps en prison ; on lacère son corps avec des pointes rougies au feu, on lui arrache les seins…
Finalement, on la condamne à être promenée nue dans la ville, mais un ange vient cacher sa nudité. Rien ne fait plier la jeune fille qui continue de proclamer sa foi dans le Christ. Elle est alors condamnée à mort et c’est son père, Dioscore, qui obtient la faveur de lui trancher la tête. À peine a-t-il réalisé sa sinistre besogne qu’un éclair jaillit du ciel et le réduit en cendres. Quant au berger dénonciateur, il est transformé en statue de pierre.
Cette histoire explique pourquoi sainte Barbe est souvent représentée tenant en sa main la palme du martyre avec une tour et un éclair. Elle est aussi invoquée pour protéger de la « mâle-mort » c'est-à-dire la mort sans avoir reçu les derniers sacrements.
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