Le Cardinal Dieudonné Nzapalainga est centrafricain. Son pays vit la pandémie de coronavirus dans un contexte politique compliqué où le gouvernement contrôle 70% du territoire. Ce que le cardinal souhaite c'est que "les populations puissent circuler librement et vaquer à leurs occupations et qu'on retrouve le chemin de la paix, le chemin du vivre ensemble."
En 2015, était célébré le jubilé de la miséricorde. Le lancement du jubilé ne s'est pas fait au Vatican mais à Bangui, en Centrafrique. Un geste fort pour le cardinal Nzapalainga. Cette célébration fut le symbole de l'espérance et une ouverture au dialogue interne pour la population centrafricaine.
"C'est un moment unique, inoubliable, le grand miracle, cadeau de Dieu que nous avons reçu alors que nous étions dans les ténèbres, plongés dans l'engrenage de la violence, de la division de la vengeance [...] et le Pape était devenu comme une bouée de sauvetage pour nous, il a osé, au nom de la foi, quitter Rome, alors que l'insécurité était grandissante" s'émeut le Cardinal Dieudonné Nzapalainga.
La venue du Pape a touché l'entièreté du peuple centrafricain. Son passage en 2015 a permis à chacun de s'ouvrir à son frère quel que soit sa religion. "Aujourd'hui encore les gens gardent en mémoire ce désir de la paix qu'il faut préserver parce que le Pape nous avait demandé : déposez vos armes, prenez les armes de l'amour, de la justice, je crois que c'est un appel fort qu'il nous a lancé" raconte le cardinal de Centrafrique.
Le cardinal est né dans une famille qu'il qualifie "d'oecuménique" d'un père catholique et d'une mère protestante. Le dialogue interreligieux est une boussole dans sa vie depuis son plus jeune âge. Selon lui, il est important de "laisser la religion relier les hommes à l'invisible et entre eux."
Pour pacifier les tensions religieuses, le cardinal, un imam et un pasteur centrafricains ont décidé de créer la plateforme de paix interreligieuse de Centrafrique. "L'imam rassemble les musulmans, le pasteur rassemble les protestants et l'évêque les catholiques, la raison est simple : créer une dynamique de confiance." Une confiance nécessaire en Centrafrique où les tensions entre les religions sont encore vives.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !