"Ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?"
Méditation de l'évangile (Lc 12, 13-21) par le père Michel Quesnel
Chant final: "Dieu seul suffit" par le Chœur du Séminaire Français de Rome
En ce temps-là,
du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus :
« Maître, dis à mon frère
de partager avec moi notre héritage. »
Jésus lui répondit :
« Homme, qui donc m’a établi
pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? »
Puis, s’adressant à tous :
« Gardez-vous bien de toute avidité,
car la vie de quelqu’un,
même dans l’abondance,
ne dépend pas de ce qu’il possède. »
Et il leur dit cette parabole :
« Il y avait un homme riche,
dont le domaine avait bien rapporté.
Il se demandait :
“Que vais-je faire ?
Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.”
Puis il se dit :
“Voici ce que je vais faire :
je vais démolir mes greniers,
j’en construirai de plus grands
et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens.
Alors je me dirai à moi-même :
Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition,
pour de nombreuses années.
Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.”
Mais Dieu lui dit :
“Tu es fou :
cette nuit même, on va te redemander ta vie.
Et ce que tu auras accumulé,
qui l’aura ?”
Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même,
au lieu d’être riche en vue de Dieu. »
Source : AELF
Cette page d’évangile n’est pas sans rapport avec celle d’hier. Le dialogue entre Jésus et l’homme qui lui demande de convaincre son frère de partager avec lui leur héritage montre qu’il nous arrive de demander dans la prière des avantages illégitimes. Dieu ne s’intéresse pas à l’argent. Jésus n’a aucune envie de favoriser des bonus financiers. L’homme est renvoyé dans ses buts.
La parabole qui suit montre le danger des richesses. Posséder de grands biens rassure. L’homme riche que Jésus met en scène avait déjà beaucoup amassé. Comme ses biens avaient beaucoup rapporté, il en avait maintenant trop.
Que faire quand nous possédons trop ? La meilleure chose est de partager avec ceux qui sont en manque. Mais l’homme en question ne pense aucunement au partage. La masse de ses biens était déjà grosse. Elle est devenue trop grosse. Sa seule perspective est de construire des contenants plus grands pour y faire tenir un contenu devenu trop important. Etre assis sur un tas d’or, cela peut sembler rassurant.
Mais c’est une illusion. Ce que nous aurons amassé en ce monde ne nous appartiendra plus dans l’au-delà. « Les linceuls n’ont pas de poches », dit un proverbe populaire.
Il y a cependant d’autres richesses, celles que Jésus appelle « être riche en vue de Dieu ». A nous de les faire prospérer, et d’aider nos frères à en faire autant. Dans un livre consacré à l’abbé Pierre, l’auteur invite ses lecteurs à (je cite) « faciliter la respiration de ceux qui suffoquent, et enrayer le ronronnement de la satisfaction ».
Aide-nous, Seigneur, à en tirer parti : ne soyons pas des satisfaits qui ronronnent. Et facilitons également la respiration de ceux qui suffoquent.
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