"Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple"
Méditation de l'évangile (Lc 14, 25-33) par la Pasteure Nicole Fabre
Chant final : "La voix du Seigneur m'appelle" par Sébastian Demrey, Jimmy Lahaie et Andrée Grise
En ce temps-là,
de grandes foules faisaient route avec Jésus ;
il se retourna et leur dit :
« Si quelqu’un vient à moi
sans me préférer à son père, sa mère, sa femme,
ses enfants, ses frères et sœurs,
et même à sa propre vie,
il ne peut pas être mon disciple.
Celui qui ne porte pas sa croix
pour marcher à ma suite
ne peut pas être mon disciple.
Quel est celui d’entre vous
qui, voulant bâtir une tour,
ne commence par s’asseoir
pour calculer la dépense
et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?
Car, si jamais il pose les fondations
et n’est pas capable d’achever,
tous ceux qui le verront vont se moquer de lui :
“Voilà un homme qui a commencé à bâtir
et n’a pas été capable d’achever !”
Et quel est le roi
qui, partant en guerre contre un autre roi,
ne commence par s’asseoir
pour voir s’il peut, avec dix mille hommes,
affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?
S’il ne le peut pas,
il envoie, pendant que l’autre est encore loin,
une délégation pour demander les conditions de paix.
Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas
à tout ce qui lui appartient
ne peut pas être mon disciple. »
Source : AELF
Haïr – c’est le terme propre à l’évangile de l’évangile de Luc – haïr son père, sa mère, sa propre vie ? Mais c’est en contradiction directe avec d’autres paroles de Jésus ! Celui-ci a bien rappelé au légiste la loi qui demande d’honorer son père, sa mère. Il a bien cité aussi cette parole du Lévitique : « tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Comment entendre cet appel à haïr, qui se répète dans l’exhortation à tout quitter, pour nous voulons le suivre, lui, Jésus ? Cette parole arrive alors que lui-même a pris le chemin vers Jérusalem. Jérusalem, le lieu où tout va lui être arraché, jusqu’à sa propre vie, jusqu’à son identité de fils du Très-Haut. Il est facile de le suivre quand il guérit, quand Il console, quand Il édifie. Mais le suivre dans ce moment où tout lui est enlevé ? Haïr prend sans doute alors le sens de ‘’se détacher radicalement’’, pour ne s’attacher qu’au seul dont il dépend tout aussi radicalement : ce Dieu qui aime tant le monde qu’il se donne, qu’il donne son fils, son unique pour que quiconque croit soit sauvé. Nous entendons alors cette autre parole, déjà entendue, elle aussi dans cet évangile : « là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur ». Se détacher radicalement, pour pouvoir donner radicalement non pas notre amour, mais l’amour de Celui qui nous sauve tous. Seul cet amour est capable de triompher de tous les cynismes, tous les maux qui défigurent notre humanité. Seul cet amour-là trouve un chemin de vie au cœur de nos violences, au cœur de la mort.
Père, ce qui nous est impossible t’est possible, à Toi. Donne-nous aujourd’hui d’apprendre encore à et encore à aimer comme toi tu nous aime, à voir les événements de ce jour à la lumière de ta présence.
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