"Celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé" (Lc 10, 13-16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus disait :
    « Malheureuse es-tu, Corazine !
Malheureuse es-tu, Bethsaïde !
Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous
avaient eu lieu à Tyr et à Sidon,
il y a longtemps que leurs habitants
auraient fait pénitence, avec le sac et la cendre.
    D’ailleurs, Tyr et Sidon
seront mieux traitées que vous lors du Jugement.
    Et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ?
Non, jusqu’au séjour des morts tu descendras !

    Celui qui vous écoute
m’écoute ;
celui qui vous rejette
me rejette ;
et celui qui me rejette
rejette celui qui m’a envoyé. »

Source : AELF

Méditation Monique Baujard

Le court passage de l’Evangile que nous écoutons aujourd’hui frappe par son ton vigoureux. Les 72 ont été envoyés en avance dans différentes villes et localités. Dans certaines ils ont été accueillis et dans d’autres non. Le jugement du Christ est sévère, il reproche aux habitants de ces villes de ne pas s’être convertis, de ne pas avoir écouté la voix de Dieu ! Tout au long des lectures de cette semaine nous découvrons ainsi l’attitude du Christ à l’égard des hommes et des femmes de son temps. Mais ce qui vaut pour eux, vaut aussi pour nous. Le Christ montre sa patience envers ceux qui sont lents à croire et à comprendre son message, comme les disciples qui demandaient qui était le plus grand dans le Royaume des Cieux, ou le fils qui, après avoir refusé d’aller travailler à la vigne du Père, se reprend et fait ce que son Père lui avait demandé. Les reproches du Christ ne vont pas vers eux mais vers ceux qui ne veulent pas écouter ni se convertir, ceux qui même devant des miracles, restent enfermés dans leurs propres certitudes.

Ces deux attitudes existent toujours. Hier comme aujourd’hui, le Christ nous demande de nous laisser bousculer par l’Evangile. Nous écoutons plus volontiers la Parole de Dieu quand elle rejoint nos convictions. Mais est-ce que nous l’écoutons aussi lorsqu’elle nous dérange ? L’Evangile n’est pas là pour nous confirmer dans nos certitudes. S’il peut être consolation pour ceux qui sont dans la peine, il est exigeant pour les autres. Il nous oblige souvent à sortir de notre zone de confort. Bien évidemment la Parole de Dieu se heurte à des résistances, la conversion n’est pas instantanée. Mais une chose est de se mettre en route, d’accepter le lent travail de conversion que l’Evangile opère dans nos vies, un travail jamais terminé, toujours à reprendre, et autre chose est de ne pas vouloir entamer ce chemin, de ne suivre que sa propre voie. Le risque de fermer son cœur à l’appel de Dieu nous guette toujours et c’est contre ce risque que Jésus nous met en garde avec vigueur.