"Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif"
Méditation de l'évangile (Jn 6, 24-35) par le père Emmanuel PIC
Chant final: "Pain pour l'homme" par Brigitte et Jean-Paul ARTAUD & le Collectif d'artistes du MEJ
En ce temps-là,
quand la foule vit que Jésus n’était pas là,
ni ses disciples,
les gens montèrent dans les barques
et se dirigèrent vers Capharnaüm
à la recherche de Jésus.
L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent :
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous me cherchez,
non parce que vous avez vu des signes,
mais parce que vous avez mangé de ces pains
et que vous avez été rassasiés.
Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd,
mais pour la nourriture qui demeure
jusque dans la vie éternelle,
celle que vous donnera le Fils de l’homme,
lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
Ils lui dirent alors :
« Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit :
« L’œuvre de Dieu,
c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »
Ils lui dirent alors :
« Quel signe vas-tu accomplir
pour que nous puissions le voir, et te croire ?
Quelle œuvre vas-tu faire ?
Au désert, nos pères ont mangé la manne ;
comme dit l’Écriture :
Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
ce n’est pas Moïse
qui vous a donné le pain venu du ciel ;
c’est mon Père
qui vous donne le vrai pain venu du ciel.
Car le pain de Dieu,
c’est celui qui descend du ciel
et qui donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors :
« Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »
Jésus leur répondit :
« Moi, je suis le pain de la vie.
Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ;
celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
Source : AELF
Le 15 mars 2020, nous entrions dans l’état d’urgence sanitaire. Un de mes amis, gérant d’un restaurant, a dû dans l’urgence vider les frigos, ranger les tables et fermer son établissement sans savoir quand il allait pouvoir le rouvrir. Commençait alors une longue période de confinement, qui serait plus tard suivie d’une autre plus longue encore, au cours de laquelle mon ami a vu chaque jour se dégrader la situation de son entreprise, mais aussi ses relations avec des employés dont il est resté longtemps éloigné et qui ont petit à petit pris de la distance.
Combien de personnes se sont ainsi retrouvées contraintes de cesser brutalement une activité dans laquelle elles se donnaient tout entières, entrant ainsi dans une angoissante période d’incertitude ? Combien de relations professionnelles, jusqu’alors porteuses de vie, se sont interrompues, parfois pour toujours ? Pour combien s’est alors posée la question du sens de ce métier, de ce travail, autour duquel tournait une bonne part de leur vie ?
Pour mon ami, et pour beaucoup d’autres, l’interpellation que lance Jésus à ses disciples dans l’évangile prend tout son sens : « Travaillez, non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle. »
Pourquoi travaillons-nous ? Ou plutôt, mon travail est-il vraiment nourrissant ? Me conduit-il à la vie éternelle, c’est-à-dire à une vie pleine, épanouissante, dans laquelle je réalise pleinement à la fois mon humanité et la personne que je suis au fond de moi ? Le métier que j’exerce est-il le seul chemin que je puisse prendre en cette vie ?
« Moi, je suis le pain de vie », conclut Jésus. « Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim. » Un travail peut être alimentaire sans être vraiment nourrissant. Il peut faire gagner beaucoup d’argent, mais si c’est au détriment de la vie de famille, s’il empêche de prendre un temps pour nourrir la vie spirituelle, à quoi bon ? Seigneur, laisse-nous venir à toi, et donne-nous un métier qui nous permette de nourrir notre corps, notre âme et notre esprit.
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