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« Celui-ci est mon Fils bien-aimé » (Mc 9, 2-10)

Un article rédigé par Gobilliard Emmanuel (Monseigneur) (57834) - RCF, le 25 février 2024 - Modifié le 25 février 2024
Prière du matin« Celui-ci est mon Fils bien-aimé » (Mc 9, 2-10)

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé »

Méditation de l'évangile (Mc 9, 2-10) par Mgr Emmanuel Gobillard 

Chant final : "Michel Wackenheim, Chœur Cantemus Domino" par Michel Wackenheim et le Chœur Cantemus Domino

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Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne.
Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants,
d’une blancheur telle
que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse,
et tous deux s’entretenaient avec Jésus.
Pierre alors prend la parole
et dit à Jésus :
« Rabbi, il est bon que nous soyons ici !
Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
De fait, Pierre ne savait que dire,
tant leur frayeur était grande.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre,
et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé :
écoutez-le ! »
Soudain, regardant tout autour,
ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.

Ils descendirent de la montagne,
et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette parole,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire :
« ressusciter d’entre les morts ».

Source : AELF


MEDITATION par Mgr Emmanuel Gobillard

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, il est question d’une montagne, lieu de la présence et même souvent, comme pour le Sinaï, lieu de la manifestation de Dieu. Nous sommes passés d’un dimanche à l’autre, du désert à la montagne, du lieu de l’épreuve au lieu de la manifestation glorieuse. Les deux sont des lieux de la présence de Dieu, parce que Dieu est toujours à nos côtés, même et surtout au moment de la tentation pour nous donner la force de la repousser et de nous tourner vers lui. Ce qui est étonnant avec ce récit de la transfiguration et qui est propre à Marc, c’est le désir de discrétion que Jésus exprime aux apôtres. « Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »
Lorsque Jésus demande le silence c’est souvent en rapport avec sa passion. Nous voyons donc un lien fort entre cet épisode de la transfiguration et le mystère de la croix. Ici encore il s’agit d’une montagne, d’une manifestation de Dieu, de la grande manifestation de Dieu mais la gloire a disparu, remplacée par l’abaissement, la puissance laisse la place à la faiblesse, le roi au serviteur souffrant. Jésus prépare ses apôtres à vivre le mystère de la plaine, du désert, le mystère de la vie quotidienne qui est don de soi et finalement il les prépare à vivre la grande épreuve, la kénose, l’anéantissement du Fils de l’homme. Dieu prend notre place, sur la croix, pour que nous soyons sauvés ; il accepte d’être défiguré pour que nous soyons transfigurés. Dieu s’est livré pour nous, il s’est livré à nous pour que nous nous livrions à lui. En se livrant à nous il est mort, en nous livrant à lui nous vivrons. En se donnant à nous, il a souffert la passion et la croix, en nous donnant à lui nous sommes guéris, apaisés, aimés. En se livrant à nous il a subi les conséquences du péché, en nous livrant à lui nous en sommes délivrés. C’est cet échange merveilleux que Jésus nous propose.

 Pour vivre du mystère de la transfiguration, nous devons passer par le mystère de la croix, qui est le mystère du don gratuit et quotidien, le mystère de l’amour qui triomphe contre tout le reste. Restons avec Jésus, au désert ou sur la montagne du Sinaï, ou sur celle du Carmel, ou sur celle du Golgotha, mais surtout restons auprès de Jésus, il saura nous souffler l’attitude juste, la volonté du Père.

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