« C’est lui qui vient derrière moi » (Jn 1, 19-28)
Méditation par la Pasteure Héléna Vicario
Chant Final : "Voici l’agneau de dieu" par Keur Moussa
Voici le témoignage de Jean le Baptiste,
quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem
des prêtres et des lévites
pour lui demander :
« Qui es-tu ? »
Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement :
« Je ne suis pas le Christ. »
Ils lui demandèrent :
« Alors qu’en est-il ?
Es-tu le prophète Élie ? »
Il répondit :
« Je ne le suis pas.
– Es-tu le Prophète annoncé ? »
Il répondit :
« Non. »
Alors ils lui dirent :
« Qui es-tu ?
Il faut que nous donnions une réponse
à ceux qui nous ont envoyés.
Que dis-tu sur toi-même ? »
Il répondit :
« Je suis la voix de celui qui crie dans le désert :
Redressez le chemin du Seigneur,
comme a dit le prophète Isaïe. »
Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens.
Ils lui posèrent encore cette question :
« Pourquoi donc baptises-tu,
si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? »
Jean leur répondit :
« Moi, je baptise dans l’eau.
Mais au milieu de vous
se tient celui que vous ne connaissez pas ;
c’est lui qui vient derrière moi,
et je ne suis pas digne
de délier la courroie de sa sandale. »
Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain,
à l’endroit où Jean baptisait.
Source : AELF
Il faut faire preuve de modestie comme Jean Baptiste pour ne pas se mettre à la place de Celui qu’on annonce. Ses réponses tombent tranchantes comme des couperets « Je ne le suis pas » « Non ». Jean Baptiste, qui pourrait se targuer d’une vocation extraordinaire, puisque l’ange Gabriel s’est déplacé pour annoncer sa naissance, sait rester à sa place.
Il connait son rôle celui d’une voix qui crie dans le désert, et qui a une bonne nouvelle à annoncer : le Christ est au milieu de nous et une nouvelle plus ambigüe : vous ne le connaissez pas.
Peut-être que la vie d’un chrétien se situe à la convergence de dimensions. Premièrement, crier dans le désert. Je ne dénonce pas ici l’état spirituel de la France, elle n’est pas encore ce désert spirituel que certains dénoncent. Mais l’annonce du Christ se fait toujours au désert : désert de celui qui est porteur d’une parole fragile, vulnérable dans la cacophonie de la société, mais aussi désert pour celui, celle qui a besoin de se ressourcer à l’écart du monde, d’un cœur à cœur avec Dieu dans la solitude pour porter une parole qui bouleverse et fasse sens.
Le chrétien, comme Jean Baptiste, est également invité à transmettre au monde que le Christ n’est pas loin, qu’il habite parmi nous et qu’à travers lui c’est Dieu lui-même qui chemine au quotidien avec chacun de nous.
Finalement le chrétien ne doit pas oublier les paroles de Jean Baptiste évoquant Jésus : « vous ne le connaissez pas ». L’évangéliste Jean mettra dans la bouche de Jésus un écho à ces paroles quand il dit à Marie Madeleine : « ne me touche pas » Ne me touche pas, ne me saisis pas, ne fais pas de moi ta chose car je suis le tout Autre, je suis le Seigneur. C’est ainsi que le chrétien porte au plus profond de soi dans sa solitude intime une parole, la bonne nouvelle d’un Dieu proche, mais au-delà de tout ce qu’on peut imaginer
Chaque matin, l'Évangile du jour commenté par un prêtre ou un pasteur. Ce temps de prière invite à prendre le temps de la méditation et s'achève par la proclamation du Notre Père.
Découvrez aussi la page Prière du jour pour prendre un temps de recueillement au quotidien.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !