"Cette génération devra rendre compte du sang de tous les prophètes depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie"
Méditation de l'évangile (Lc 11, 47-54) par la pasteure Magalie Girard
Chant final: "Abrite-moi" par Hillsong en français
En ce temps-là, Jésus disait :
« Quel malheur pour vous,
parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes,
alors que vos pères les ont tués.
Ainsi vous témoignez
que vous approuvez les actes de vos pères,
puisque eux-mêmes ont tué les prophètes,
et vous, vous bâtissez leurs tombeaux.
C’est pourquoi la Sagesse de Dieu elle-même a dit :
Je leur enverrai des prophètes et des apôtres ;
parmi eux, ils en tueront et en persécuteront.
Ainsi cette génération devra rendre compte
du sang de tous les prophètes
qui a été versé depuis la fondation du monde,
depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie,
qui a péri entre l’autel et le sanctuaire.
Oui, je vous le déclare :
on en demandera compte à cette génération.
Quel malheur pour vous, docteurs de la Loi,
parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance ;
vous-mêmes n’êtes pas entrés,
et ceux qui voulaient entrer,
vous les en avez empêchés. »
Quand Jésus fut sorti de la maison,
les scribes et les pharisiens
commencèrent à s’acharner contre lui
et à le harceler de questions ;
ils lui tendaient des pièges pour traquer
la moindre de ses paroles.
Source : AELF
Depuis trois jours aujourd'hui, le Synode des évêques de l'Eglise catholique occidentale se réuni à la Cité du Vatican. Cette assemblée arrive en conclusion d'un processus synodal qui a
commencé en 2021 dans les églises locales. C'est la première fois depuis Vatican II qu'un
synode «décentralisé» est célébré. Précisément lors de la cérémonie de commémoration du
50e anniversaire de l'institution du synode, en octobre 2015, le Pape François avait exprimé son désir d'un parcours commun «laïcs, pasteurs, évêque de Rome». Synode, cela signifie
effectivement cheminer ensemble.
Or, c'est précisément sur cette absence de "synodalité" pourrait-on dire que Jésus critiques
scribes et pharisiens c'est-à-dire les plus avancés dans la connaissance de la Loi et des
Ecritures.
Il leur reproche de ne pas "cheminer avec" les autres, de s'approprier les connaissances
liturgiques, théologiques, juridiques. Ils ont dit-il "enlevé les clés de la connaissance" et en plus ils s'opposent à ceux qui la recherche.
Il ne s'agit donc pas pour les scribes et les pharisiens, les savants et les pratiquants zélés de
l'époque de s'auto justifier en honorant ceux que leur ancêtres n'ont pas reconnu. C'est de cette génération que parle Jésus cela veut dire que c'est de maintenant, c'est d'aujourd'hui qu'il est question.
Or pour Jésus le monopole de certains dans la connaissance des Ecritures et de la Loi au
détriment du chemin que d'autres peuvent entamer, est une violence exercée envers la Parole de Dieu. Il la mets même en parallèle avec les violences à l'encontre des prophètes. Et il souligne la responsabilité de cette génération c'est-à-dire de ceux à qui s'adressent maintenant ses paroles.
Mon église est elle aussi engagée dans un processus synodale qui l'interroge sur sa mission.
Avec l'église catholique elle est interpellée par l'évangile d'aujourd'hui sur le partage des
connaissances qu'elles permettent et sur l'accompagnement qu'elles offrent à ceux ou celles qui se mettent en route. Nos églises, quelle que soit leur tradition, reçoivent ce questionnement sur leur capacité à donner envie de connaître Dieu, de connaître sa parole. Ces paroles de Jésus nous font réfléchir à notre tour sur notre envie de partager la connaissance et donc aussi les conséquences de celle-ci sur la vie des chrétiens. Car cheminer ensemble avec le Christ, faire route avec lui oblige à avancer, à changer donc... au moins de perspective!
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !