"Cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres"
Méditation de l'évangile (Mc 12, 38-44) par le père François Lestang
Chant final: "Je te donne tout" par Sandra Kouame
En ce temps-là,
dans son enseignement, Jésus disait :
« Méfiez- vous des scribes,
qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat
et qui aiment les salutations sur les places publiques,
les sièges d’honneur dans les synagogues,
et les places d’honneur dans les dîners.
Ils dévorent les biens des veuves
et, pour l’apparence, ils font de longues prières :
ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »
Jésus s’était assis dans le Temple
en face de la salle du trésor,
et regardait comment la foule y mettait de l’argent.
Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes.
Une pauvre veuve s’avança
et mit deux petites pièces de monnaie.
Jésus appela ses disciples et leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
cette pauvre veuve a mis dans le Trésor
plus que tous les autres.
Car tous, ils ont pris sur leur superflu,
mais elle, elle a pris sur son indigence :
elle a mis tout ce qu’elle possédait,
tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Source : AELF
Jésus va quitter le Temple, après avoir affronté et défait verbalement tous les groupes importants qui montent y prier ou y enseigner : les grands prêtres, les pharisiens, les sadducéens, les hérodiens, et enfin les scribes, les spécialistes de l’Écriture. Même si Jésus avait déclaré à l’un de ces scribes, qui avait reconnu qu’aimer Dieu et son prochain est plus important que tout sacrifice ou holocauste, qu’il n’était pas loin du royaume de Dieu, sa polémique contre le groupe des spécialistes se déploie selon deux axes : leur incapacité à interpréter correctement l’Écriture, à propos du psaume de David sur le Messie, comme on l’a entendu hier, et leur comportement injuste, tel qu’il est stigmatisé aujourd’hui.
Vêtements de marque, réseau relationnel mis en avant, places de prestige tant dans le champ religieux que dans les soirées mondaines, exploitation financière des plus fragiles, fausseté de leur apparente piété, le portrait est à charge. Ces scribes, avec les grands-prêtres qu’ils servent, seront mentionnés pas moins de cinq fois durant la Passion, depuis le complot initial jusqu’au pied de la Croix où ils se moqueront de Jésus, vu comme incapable de se sauver.
En contrepoint, Jésus fait l’éloge d’une de leurs victimes, cette pauvre veuve à qui il ne reste que de la menue monnaie. Elle met toute sa confiance dans le Dieu qui fait jaillir le pain de la terre. Elle risque tout ce qu’elle a pour vivre, tout comme Jésus va aussi risquer toute sa vie en mourant, en croyant que Dieu peut le sauver, qu’il peut faire jaillir la vie du tombeau.
Seigneur, en ce matin de shabbat, je te prie pour le cœur de tous ceux qui étudient ta Loi et qui l’enseignent, pour qu’ils choisissent de chercher surtout ta gloire et pas la leur, et qu’ils soient des maîtres de justice, dans leurs paroles et dans leurs actes, afin que beaucoup puissent mettre leur confiance en toi, le Dieu qui donne chaque jour le pain dont nous avons besoin pour vivre.
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