L'apprenti jésuite, qui parle de l'Évangile comme d'une bombe dans sa vie, a parcouru 700 kms sans le sou, au gré des chemins, retracés dans son livre "Le chemin des estives".
On pourrait qualifier Charles Wright de vagabond. Il aime le mouvement : des chemins de traverses français et des idées. Au gré de ses humeurs et de l'Évangile, qui a changé sa vie, il a trouvé chez les jésuites une approche réaliste qui lui a tout de suite plu.
Pour rechercher son "moi-mendiant" et partir en "pèlerinage", comme le prévoit la formation jésuite, il sillonne le Massif Central et marche pendant 700 kilomètres. Sans carte bleue ou tente, "nus comme des vers à la merci des circonstances", il va vivre une expérience d'abandon et de confiance. Il retrace son récit dans son livre "Le chemin des estives" publié aux éditions Flammarion.
Il y a une puissance de subversion incroyable dans l'Évangile, en fait c'est de la dynamite, c'est à dire que ça met tout sans dessus-dessous et quand ça entre dans la vie d'une personne : c'est un peu rock'n'roll.
Partir à l'aventure sur les chemins de traverses, Charles Wright aime cela. Il en a déjà fait l'expérience dans un contexte un peu différent. À 14 ans, le parisien a déjà l'âme aventureuse, il fugue avec un ami et part retrouver son amour de vacances, sa correspondante allemande. "Nous sommes partis comme deux pèlerins assoiffés, déjà un peu, d'absolu" se souvient-il.
Depuis lors l'apprenti jésuite au tempérament vagabond s'identifie comme un "gyrovague". Saint Benoît appelait ainsi les moines itinérants, passant de monastère en monastère en n'étant rattaché à aucun. "J'avais un peu de peine à me stabiliser dans un état de vie, dans un lieu même" raconte Charles Wright.
Après avoir noirci son CV de compétences et expériences professionnelles, Charles Wright ose ouvrir l'Évangile à 30 ans et laisse le message de la Bonne Nouvelle exploser dans toute sa vie. "Il y a une puissance de subversion incroyable dans l'Évangile, en fait c'est de la dynamite, c'est à dire que ça met tout sans dessus-dessous et quand ça entre dans la vie d'une personne c'est un peu rock'n'roll" constate-t-il.
Aprés avoir roulé sa bosse dans une vie "ordinaire", Charles Wright découvre avec Jésus, "ce maître à la fois doux et solaire", comment combler son "tempérament intranquille".
Charles Wright se retrouve rapidement dans la manière de vivre des jésuites, lui qui admire Pierre Theilard de Chardin et Ignace de Loyola; ces grandes figures de la compagnie qu'il appelle "les défricheurs de l'Église".
À 37 ans, il entre au noviciat chez les jésuites qu'il aime pour leur réalisme. Avec eux, il comprend l'importance du "savoir par l'expérience" prôné par Saint Ignace, et non pas d'un savoir uniquement cérébral. Suivant les recommandations du fondateur de la compagnie de Jésus, Charles Wright part sur les chemins faire l'expérience du "moi-mendiant", du pèlerinage.
"Pendant trente jours avec un novice qu'on n'a pas choisi, c'est vivre concrètement l'expérience de pauvreté, d'abandon, de confiance en partant sur les routes, en pèlerinage, sans un sou en poche, sans tente, sans carte bleue, nus comme des vers à la merci des circonstances" explique Charles Wright.
Charles Wright raconte "une grande vadrouille dans la France des cantons, des chemins de traverses", cette itinérance entre Angoulême et l'Abbaye Notre Dame des neiges dans son livre "Le chemin des estives" publié aux éditions Flammarion.
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