Le pape François a institué en 2019 le Dimanche de la Parole de Dieu, célébré le troisième dimanche ordinaire de janvier. En 2025, les diocèses lorrains ont organisé une journée de découverte biblique avec le Père Olivier Bourion. Le thème "Les pieds dans la Bible" a permis de redécouvrir la profondeur des textes bibliques et l'importance des processions liturgiques, rappelant que nous sommes des marcheurs précaires sur la route vers Dieu.
Le pape François qui institue, en 2019, le Dimanche de la Parole de Dieu ; c’est une invitation à repenser la place de la Parole de Dieu lors de nos célébrations eucharistiques et dans notre vie de foi. Elle est fixée le 3eme dimanche ordinaire de l’année liturgique, c’est-à-dire au mois de janvier. En 2025, donc, nous avons célébré la Parole de Dieu le dimanche 25 janvier.
Pour marquer cette date, les Services de Formation chrétienne des adultes de nos quatre diocèses lorrains ont préparé ensemble toute une journée de découverte biblique. Nous avons travaillé d’arrache-pied avec le Père Olivier Bourion, bibliste vosgien, et les services techniques des maisons diocésaines. Le but était de diffuser par visio, en plusieurs points de nos diocèses, les prises de parole de l’intervenant. Celui-ci avait pris pied à Nancy, au domaine de l’Asnée.
Bien préparée, cette journée a été passionnante. En effet, il était hors de question de proposer au public des commentaires de la Bible au pied-levé ! Découvrir le sens profond d’un texte, afin qu’il nous nourrisse, c’est tout un travail, car il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre !
Mais, me demanderez-vous, quel était le thème de cette journée ? J’ose à peine vous le révéler… C’était, « Les pieds dans la Bible » Ne comprenez pas qu’il se serait agi de piétiner la Bible ; non, au contraire, le but était d’y trouver son pied.
Vous êtes des « paroissiens » de StJacques de l’Aire, n’est-ce pas ? Mais savez-vous l’origine de ce mot « paroissien » ? Eh bien, sitôt à pied d’œuvre, nous l’avons apprise : son étymologie nous enseigne qu’il vient du grec et qu’il signifie « celui qui est à côté de la maison ». Attention, je ne dis pas que, « paroissiens », nous sommes à côté de nos « pompes » ! Au contraire, j’exprime que, si nous sommes « à côté de la maison », nous sommes dehors, sur la route… pieds nus, ou bien chaussés.
Cette explication arrive à point nommé. En effet, elle nous fait comprendre qu’un(e) « paroissien(ne)» est un homme ou une femme, un(e) jeune, un enfant(e) qui vit une aventure, qui accepte le risque, qui vit dans « la précarité ».
Tiens, encore un gros mot ! Là, il faut aller du côté du « latin » pour comprendre ! « Le précaire », c’est celui qui prie, qui est obligé de prier pour vivre, autrement dit, qui s’abandonne à Dieu ! La vie chrétienne est « une route de précarité » ; le croyant est un marcheur. Dans la culture judéo-chrétienne, on pourrait dire « un bédoin ». Souvenez-vous d’Abraham. Dieu lui demande de quitter son pays, sa famille, pour partir, à l’aventure vers un pays qu’Il lui donnerait… Il s’agit de tout quitter pour se retrouver soi-même autrement ! De marcher vers sa liberté !
Pensez à Moïse qui fait traverser la mer Rouge à son peuple, et qui le conduit au désert durant quarante ans, qui le guide grâce à une Loi,(les dix Commandements) afin qu’il ne s’égare pas ; chemin de libération, que nous sommes censés revivre chaque année, durant quarante jours durant le Carême.
C’est Josué qui terminera cette longue marche pendant laquelle le peuple a fait l’expérience de la souffrance, du manque, de la tentation de la révolte et du retour en arrière… Mais aussi de la présence de Dieu qui se déplace avec son Peuple, qui le précède par la colonne de nuée, qui le nourrit…expérience de l’accueil des dons de Dieu, de la persévérance dans la foi, et la confiance. Avec Josué (variante du nom de « Jésus »), le peuple franchit le Jourdain, comme, avec Jésus, nous franchissons la mort.
Justement, nous arrivons à Jésus ! Il envoie ses disciples en mission, sans bagages, juste en sandales et avec un bâton ; accompagnés d’un frère ou d’une sœur. Il les envoie frapper aux portes afin de demander l’hospitalité, de manger à la table de leurs hôtes ; mais aussi pour annoncer le Royaume de Dieu, guérir les malades, chasser les démons… Dans la presque totalité des Evangiles, Jésus marche, prie et mange !
Nous sommes des héritiers de ce peuple, souvenons-nous que nous sommes des marcheurs précaires, vers la vie éternelle où la précarité n’existera plus. Des marcheurs, à la suite de Jésus, dans la confiance au Père. Si nous ne pouvons pas faire confiance, nous ne pouvons pas aller de l’avant !
Alors, parlons, maintenant, de nous qui sommes le peuple en marche vers Dieu. Et voyons comment la liturgie nous le rappelle.
Commençons par le rituel du baptême qui s’ouvre sur une procession qui part du porche de l’église et nous amène au chœur. Le nouveau baptisé entre dans la vie de Dieu. Le cierge qui lui est remis (ou à son parrain) manifeste qu’être chrétien, c’est marcher à la lumière de la Foi au Christ, selon l’Esprit-Saint.
Regardons le déroulement d’une messe : Les processions d’entrée, de sortie, mais surtout des offrandes et de communion : La procession de communion est une marche pour aller vers le Christ et recevoir le don de son Corps. Mais, on ne vient pas à la messe simplement pour recevoir la Vie du Christ, mais pour aussi donner notre vie au Christ. C’est ce que signifie la procession des offrandes qui manifeste la dignité du peuple chrétien qui s’avance pour offrir le pain et le vin, (qui symbolisent la vie de chacun), le produit de la quête, les dons à partager pour les plus pauvres… Elle est aussi importante que celle de communion, et malheureusement, on a tendance à l’oublier dans nos liturgies. A chaque messe, des fidèles et pas seulement des servants d’autel devraient s’avancer pour offrir…
D’autres processions ont lieu lors de fêtes liturgiques :
Celle de la présentation de Jésus au temple, la procession des Rameaux, pour acclamer Jésus ! La procession de la nuit de Pâques : on commence dans la nuit, on allume le feu : Dieu brille dans notre nuit ; puis le cierge de Pâques est allumé à ce feu : le Christ nous fait passer de la nuit à la lumière… ensuite, on y allume le cierge de notre baptême.
Toute notre vie chrétienne est rythmée par des marches, des pèlerinages, des processions. Le calendrier liturgique est lui-même considéré comme une marche : la marche de l’Avent pour revivre tout l’itinéraire de la foi d’Israël, toutes les étapes de l’attente de Jésus ; la marche du Carême pour revivre l’Exode, la traversée de la Mer Rouge, l’errance du désert, la traversée du Jourdain, l’entrée en Terre promise…Mais aussi, la succession des dimanches, qui reprend la succession des grands évènements de la vie de Jésus, et les fêtes des saints, nos frères et sœurs qui ont marché avant nous.
En avant ! Cette journée, c’était vraiment le pied ! Alors, nous vous donnons rendez-vous le 24 janvier 2026 ! Vous ne serez pas déçus !
Vous trouverez ici des différentes ressources pour la formation des adultes. Il s'agit d'enregistrements réalisés à l'occasion de sessions de formations organisées par le diocèse de Verdun.
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