Ils viennent du Burkina Faso, du Bénin ou encore du Sénégal mais aussi de Pologne ou de Belgique. Les prêtres étrangers viennent prêter main forte à des paroisses en souffrance, souvent en ruralité. Aujourd'hui, 1 prêtre sur dix vient d’un autre pays. Un chiffre amené à grossir à l’avenir.
Cette année, au moins 36 prêtres étrangers ont une mission auprès du diocèse de Lyon sur ses 348 prêtres en activité. Soit un peu plus d’un prêtre sur dix.
Il y a d’abord les prêtres étudiants, qui passent deux à trois années dans le diocèse et sont au nombre de 14 en cette rentrée de septembre 2023. Ce sont des étudiants en cours d’école, puisque le diocèse de Lyon ne va pas accueillir de nouveaux élèves pour des raisons de budget et de logistique. Ces étudiants sont amenés à accompagner des missions du diocèse. Ils peuvent ponctuellement remplacer des prêtres.
Il y a ensuite les prêtres religieux et les aumôniers. Ils font partie d’une congrégation religieuse mais certains ont une mission auprès du diocèse de Lyon. Ces derniers sont au nombre de 26 dans le diocèse de Lyon.
Il existe une troisième catégorie : les prêtres qu’on appelle "fidei donum”, littéralement “le don de la foi”. Ils sont en mission pour six ans en moyenne dans le diocèse de Lyon, et toujours avec l’accord de l’évêque de leur diocèse d’origine. Cette mission peut-être prolongées de six ans supplémentaires.
Dans ce diocèse, ils sont une petite dizaine à être fidei donum. Une dénomination d’ailleurs assez récente : c’est le pape Pie XII, dans une encyclique de 1957, qui appelait à envoyer et recevoir des missionnaires.
Aujourd’hui dans le diocèse de Lyon, la majorité des prêtres venus d’autres pays sont originaires d’Afrique francophone.
C’est le cas du prêtre béninois Dieudonné Baloitcha, curé de la paroisse Sainte Joséphine Bakhita de Vaulx-en-Velin depuis 2021.
Cette paroisse particulière, confiée aux Mission africaines par le diocèse de Lyon depuis 2017, réunit trois clochers : Saint-Thomas, Notre-Dame-de-l'Assomption et Saint Joseph. C’est d’ailleurs la première paroisse de France à avoir été confiée à la Société des Missions Africaines, ce qui explique aussi pourquoi elle a été rebaptisée du nom de la sainte soudanaise.
Alors pourquoi donner cette mission aux Missions africaines ? Il y a le manque de prêtres français mais aussi le besoin d’accompagner des populations originaires d’Afrique dans certains quartiers et ville de France. « À Vaulx-en-Velin, la richesse c’est cette diversité de culture, je me sens comme si je suis au Bénin parce qu’il y a beaucoup de famille africaines », ajoute le père Baloitcha.
Cela fait donc 10 ans que le nombre de prêtres venus d’autres pays augmente en France.
La crise des vocations n’est pas terminée, et à cela s’ajoute le contexte géopolitique. De plus en plus de prêtres francophones se trouvent dans des pays instables, dans des régions déstabilisées. Cet été, le diocèse de Lyon a reçu quarante demandes de prêtres étrangers pour effectuer des remplacements. Des prêtres d’Afrique, comme de Madagascar mais aussi du Liban. Il n’y avait que quinze places.
Les différents coups d'État en Afrique sahélienne multiplient les dangers politiques, sanitaires et les tensions communautaires.
Ces prêtres venus de l’étranger dans le diocèse de Lyon, un reportage signé Charlotte Mongibeaux à retrouver en réécoute sur rcf.fr ; Tempo, le podcast d’actualité de RCF Lyon est également à retrouver sur toutes les plateformes de podcast.
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