Élisabeth de Hongrie est née le 7 juillet 1207 dans l’actuelle Bratislava qui appartenait à l’époque au Royaume de Hongrie. Elle est la fille du roi André II de Hongrie. Dès l’âge de 4 ans, elle promise comme épouse à Louis, héritier du duché de Thuringe, et elle quitte ses parents pour être éduquée dans sa future belle-famille, selon la coutume du temps. Il s’agit de la préparer dès son plus jeune âge à son rôle d’épouse du prince régnant de Thuringe.
Le travail d’éducation est ardu, car Élisabeth se révèle être une forte personnalité : elle n’est pas attirée par les fastes de la cour mais plutôt par les pauvres. Elle ne cherche pas les honneurs dus à son rang. Sa belle-sœur Agnès n’apprécie pas ses manières, son humilité, sa charité discrète. À la cour de Thuringe, beaucoup de moquent d’Élisabeth.
Élisabeth a 14 ans lorsque ses noces sont célébrées avec Louis IV de Thuringe, âgé de 20 ans. Le jeune mari aime son épouse et lui donne sa confiance, malgré les oppositions que suscite à la cour sa charité que beaucoup jugent intempestive. Plusieurs miracles marquent cette période de la vie d’Élisabeth.
On raconte qu’un jour, son mari étant absent, Élisabeth a mis dans son lit un lépreux qu’elle avait trouvé sur son chemin et qu’elle voulait soigner. Sa belle-mère Sophie est ulcérée de voir comment elle traite le lit conjugal. Dès le retour de son fils, elle l’apostrophe en lui disant d’aller voir qui occupe son lit. Louis court soulever la couverture de son lit et il y trouve le Christ lui-même. Il encourage alors sa jeune épouse à continuer à utiliser leur lit de cette manière.
Une autre fois, Élisabeth est en route pour donner du pain aux pauvres. Elle tient les miches de pain dans son manteau. En route, elle rencontre son mari qui l’interroge sur ce qu’elle transporte. Élisabeth ouvre son manteau et en tombe une série de roses rouges et blanches. C’est ce miracle qui est le plus souvent reproduit sur les statues qui représentent sainte Élisabeth de Hongrie.
Un autre miracle manifeste la délicatesse de Dieu pour Élisabeth. Vous avez compris qu’elle veut vivre simplement et qu’elle n’a pas de vêtements luxueux comme une femme de son rang devrait en avoir. Voilà que des envoyés du roi de Hongrie s’annoncent. Ils viennent voir si la princesse hongroise est bien traitée à la cour de Thuringe. Gros émoi. Louis est catastrophé. Sa femme n’a rien à se mettre et les envoyés vont être offusqués de constater la misère dans laquelle vit la fille de leur roi. Mais Élisabeth tranquillise Louis en disant qu’elle lui fera honneur. Elle prie puis s’habille de son mieux. Quand elle paraît, elle porte une robe magnifique, digne d’une reine. Les envoyés hongrois sont ravis. Louis, lui, est éberlué. Il interroge sa femme en privé : « Comment as-tu fait ? » Élisabeth lui répond :
Voilà ce que sait faire le Seigneur quand cela lui plaît
Elle va dans une église déposer sa couronne au pied de la croix, au grand scandale de Sa belle-mère Sophie qui lui dit que son comportement est indigne de son rang. Élisabeth lui répond :
Je ne peux pas porter une couronne d’or quand mon Seigneur porte une couronne d’épines
Élisabeth et Louis ont 3 enfants : Herman, Sophie et Gertrude.
Élisabeth est enceinte de son troisième enfant quand Louis part pour le Vème croisade. Il meurt en chemin de la peste ou du choléra en 1227. Jeune veuve, Élisabeth refuse un remariage et finalement est chassée avec ses enfants par le frère de Louis, le duc Henri qui prend le pouvoir. Elle se retrouve littéralement à la rue.
Les choses rentrent dans l’ordre quand des chevaliers reviennent de la croisade et assure la succession du trône à Herman, le fils de Louis et Élisabeth. Cette dernière peut se retirer dans un couvent à Marbourg où habite le père Conrad, son directeur spirituel. Celui-ci est extrêmement sévère avec elle, mais elle reste d’une obéissance et d’une douceur admirables. Elle doit même renoncer à ses œuvres de charité car le frère Conrad estime qu’elle y trouve trop de satisfactions. Cela n’empêche pas le Seigneur de réaliser encore des miracles par l’intercession d’Élisabeth. Un jour qu’elle va visiter les malades dans un hôpital, elle trouve un jeune homme sur le porche : il est estropié, difforme, sourd et muet. Élisabeth croit qu’il est possédé et lui demande : « Qui t’a amené ici et qui est en toi ? » Immédiatement, le jeune se dresse sur ses pieds guéri et explique que c’est sa mère qui l’a apporté et qu’il ne connaît pas encore Dieu.
Élisabeth meurt à Marbourg dans la nuit du 18 au 19 novembre 1231. Elle a à peine 24 ans. Sa réputation de sainteté est telle qu’elle est canonisée seulement 4 ans plus tard, à Marbourg, par le pape Grégoire IX, le jour de la Pentecôte 1235.
Sa fille Gertrude est devenue abbesse de l’abbaye prémontrée d’Altenberg. C’est Louis lui-même, avant son départ aux croisades, qui avait demandé que si l’enfant qu’attendait Élisabeth était une fille, elle soit confiée à l’abbaye d’Altenberg. Gertrude a imité sa mère et elle a été elle aussi béatifiée. Quelle merveille !
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