"Enlève d’abord la poutre de ton œil"
Méditation de l'évangile (Mt 7, 1-5) par le père Michel Quesnel
Chant final: "Aucun autre nom" par le groupe Glorious
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ne jugez pas,
pour ne pas être jugés ;
de la manière dont vous jugez,
vous serez jugés ;
de la mesure dont vous mesurez,
on vous mesurera.
Quoi ! tu regardes la paille dans l’œil de ton frère ;
et la poutre qui est dans ton œil,
tu ne la remarques pas ?
Ou encore : Comment vas- tu dire à ton frère :
“Laisse- moi enlever la paille de ton œil”,
alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ?
Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ;
alors tu verras clair
pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »
Source : AELF
Il est fréquent que des pénitents, lorsqu’ils se confessent, s’accusent devant Dieu de juger les autres. J’essaie alors de les éclairer, en précisant qu’il convient de distinguer d’une part, juger les comportements, les paroles et les actes de ses frères humains ; et d’autre part, juger les personnes.
Il est normal et sain de juger les comportements des autres, de les évaluer, de discerner si une personne a bien agi ou mal agi. C’est en faisant cela que nous acquérons une conscience morale qui nous permet de conduire notre vie en respectant nos convictions et d’aider les autres à grandir. Tout ce qui se fait autour de nous n’est pas bon. Notre baptême a fait de nous des prophètes ; et nous avons, parmi nos missions, celle de dénoncer le mal.
Mais juger les comportements ne doit jamais conduite à juger les personnes. « Tout homme est une histoire sacrée », cela se chante. Toute personne est un mystère. Je ne connais rien de son histoire intime, de ses blessures, de ses frustrations. Il ne m’appartient donc aucunement de pénétrer dans son intériorité ni de la classer, de la catégoriser. Ce n’est pas parce qu’une personne a commis un vol que je dois faire d’elle un voleur. Laissons Dieu opérer le jugement.
L’apôtre Paul va encore plus loin dans ce sens. Il écrit dans la première épître aux Corinthiens : « Je me soucie fort peu d’être soumis à votre jugement, ou à celui d’une autorité humaine : d’ailleurs, je ne me juge même pas moi-même » (1 Co 4, 3). Il ne nous appartient pas de nous juger nous-mêmes, de savoir si nous avons raté ou réussi notre vie. Là encore, laissons Dieu faire cela. Il en sait plus sur nous que nous. Et il est davantage miséricordieux.
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