"Est-il permis, le jour du sabbat, de sauver une vie ou de tuer ?"
Méditation de l'évangile (Mc 3, 1-6) par le père Bruno Millevoye
Chant final: "Seigneur mon secours" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus entra dans une synagogue ;
il y avait là un homme dont la main était atrophiée.
On observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat.
C’était afin de pouvoir l’accuser.
Il dit à l’homme qui avait la main atrophiée :
« Lève-toi, viens au milieu. »
Et s’adressant aux autres :
« Est-il permis, le jour du sabbat,
de faire le bien ou de faire le mal ?
de sauver une vie ou de tuer ? »
Mais eux se taisaient.
Alors, promenant sur eux un regard de colère,
navré de l’endurcissement de leurs cœurs,
il dit à l’homme :
« Étends la main. »
Il l’étendit, et sa main redevint normale.
Une fois sortis, les pharisiens se réunirent en conseil
avec les partisans d’Hérode
contre Jésus, pour voir comment le faire périr.
Source : AELF
Nous retrouvons le problème de la loi utilisée comme instrument de jugement au lieu d’être un rappel de nos obligations à l’égard du double commandement de l’amour. Ici, Jésus fait d’un geste un enseignement. C’est souvent par l’action que nous mettons en évidence ce qui est juste et vrai.
Pourtant, ses adversaires non seulement campent sur leurs positions mais décident de le faire périr. Comment peut-on en arriver là ? Comment le rapport que nous avons à la loi peut être à ce point faussé que nous en soyons conduits à vouloir la mort de celui qui met en évidence notre incohérence ?
Assurément, la loi est devenue ici une idole qui exige du sang. Le bon sens devrait conduire à en prendre conscience et à remettre la loi à sa place de servante, à la faire descendre du trône sur lequel elle n’aurait jamais dû monter. Il n’est jamais trop tard.
Mais ce qui rend impossible cette correction s’appelle l’endurcissement du cœur. C’est la racine du mal ou plutôt le mal à la racine. Ce cœur que Dieu a mis en nous pour tout à la fois aimer et penser est devenu si dure qu’il ne nous permet plus ni d’aimer, ni de penser.
C’est un mal autrement plus difficile à guérir qu’une main atrophiée. Même Jésus ne sait pas faire. Nous ne saurons pas mieux faire que lui. Mais nous pouvons, comme lui, peu importe les jugements et les menaces, faire ce que nous avons à faire par fidélité au double commandement de l’amour de Dieu et du prochain.
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