« Femme, grande est ta foi ! » (Mt 15, 21-28)
Méditation par Sœur Catherine de Coster
Chant Final : "Dis seulement un mot" par Glorious
En ce temps-là,
Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires,
disait en criant :
« Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David !
Ma fille est tourmentée par un démon. »
Mais il ne lui répondit pas un mot.
Les disciples s’approchèrent pour lui demander :
« Renvoie-la,
car elle nous poursuit de ses cris ! »
Jésus répondit :
« Je n’ai été envoyé
qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui en disant :
« Seigneur, viens à mon secours ! »
Il répondit :
« Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants
et de le jeter aux petits chiens. »
Elle reprit :
« Oui, Seigneur ;
mais justement, les petits chiens mangent les miettes
qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Jésus répondit :
« Femme, grande est ta foi,
que tout se passe pour toi comme tu le veux ! »
Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.
Source : AELF
Dans les deux lectures de ce jour, nous sommes à l’orée de la Terre Promise ...
Caleb et ses frères hébreux entrent dans la terre de Canaan, ils la visitent pendant quarante jours et en ressortent pour témoigner de ce qu’ils y ont vu.
Une femme cananéenne qui n’a pas de nom, et qui pourrait donc bien être chacun de nous, une cananéenne donc, va vers le Fils de Dieu qui annonce le Royaume, mais l’entrée dans le Royaume promis lui est refusé.
Par leur refus du don de Dieu, les hébreux se condamnent à errer au désert, hors de la terre promise, pendant quarante ans. Par son désir en actes et par sa foi qui traverse les interdits, la femme cananéenne fait advenir le Royaume dans sa terre païenne.
Matthieu va fort, jusqu’à mettre Jésus lui-même dans une situation inconfortable et à nous faire participer à son retournement intérieur. Sans doute la communauté de Matthieu avait-elle besoin de cette audace pour s’ouvrir à l’universalité du salut accompli une fois pour toutes, en Jésus de Nazareth mort et ressuscité. Mais sommes-nous, en Eglise, si différents de de la communauté matthéenne ? Où en sommes-nous de la conversion du regard, de l’accueil du différent, de notre conception du pur et de l’impur, de notre certitude du salut pour tous inconditionnellement ?
Nous sommes souvent à l’orée de la terre promise et notre terre intérieure est parfois bien païenne. Le Royaume de Dieu est là, tout proche, à la porte de notre foi ... mais nous résistons à nous y laisser introduire par le Christ.
Avec la cananéenne, convoquons Jésus et laissons-le abattre les frontières de notre manque de foi : jugements, discriminations, élitisme religieux, morale bienpensante, … Ainsi, nous sera-t-il donné de goûter aux fruits du Royaume qui nous est donné car nous ne pouvons l’acquérir par nos propres vertus.
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