"Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?"
Méditation de l'évangile (Jn 20, 1.11-18) par le père Sébastien Antoni
Chant final: "Je suis vivant" par la communauté de l'Emmanuel
Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle se tenait près du tombeau,
au-dehors, tout en pleurs.
Et en pleurant,
elle se pencha vers le tombeau.
Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc,
assis l’un à la tête et l’autre aux pieds,
à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus.
Ils lui demandent :
« Femme, pourquoi pleures-tu ? »
Elle leur répond :
« On a enlevé mon Seigneur,
et je ne sais pas où on l’a déposé. »
Ayant dit cela, elle se retourna ;
elle aperçoit Jésus qui se tenait là,
mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
Jésus lui dit :
« Femme, pourquoi pleures-tu ?
Qui cherches-tu ? »
Le prenant pour le jardinier, elle lui répond :
« Si c’est toi qui l’as emporté,
dis-moi où tu l’as déposé,
et moi, j’irai le prendre. »
Jésus lui dit alors :
« Marie ! »
S’étant retournée, elle lui dit en hébreu :
« Rabbouni ! »,
c’est-à-dire : Maître.
Jésus reprend :
« Ne me retiens pas,
car je ne suis pas encore monté vers le Père.
Va trouver mes frères pour leur dire
que je monte vers mon Père et votre Père,
vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples :
« J’ai vu le Seigneur ! »,
et elle raconta ce qu’il lui avait dit.
Source : AELF
Elle, la fille de rien, la prostituée, la Marie-couche-toi-là... Ailleurs associée à la sœur de Marthe qui l’enguirlande parce qu'elle est assise sans rien faire pendant que l'autre fait mijoter le rôti, dresse la table et plie les serviettes en 4... Ou encore on l’associe à la trainée qui mouille les pieds de Jésus de parfum et de larmes et qui, dans un geste torride, les essuie de ses cheveux... Eh bien, Marie Madeleine, c'est toutes ces femmes... Oui, je sais, les exégètes ne s'accordent pas pour dire qu'il s'agit d'une seule et même personne... peu importe la tradition et sans doute aussi l'ensemble des personnes, hommes ou femmes, qui se reconnaissent dans les jugements qu'ils subissent depuis toujours se reconnaissent volontiers en elle... la fille-mère, la dépressive, la trompée, la cocue, la lesbienne, la mauvaise mère, la veuve joyeuse... refaites l’exercice au masculin pour qu’il y ait la parité… parce que les jugements sont mixtes dans nos bouches !... Pas étonnant que les exégètes y voient, sans aucun doute à raison, plusieurs Marie, plusieurs figures réunies en elle, car avouons-le, autant de défauts pour une seule personne cela semble beaucoup trop... quoi que... si l'on observe de très près nos vies, quand on atteint un peu d'âge, on sait bien que même si l'on n'a pas fait le mal possible, on a tout de même pris part à pas mal d'occasions de le laisser avancer et blesser le monde et notre vie... non ? Mais selon la logique de Dieu on se fiche royalement de la morale !... Marie et ses 7 démons expulsés, devient l'apôtre des apôtres, celle qui se voit annoncer parmi les premières le cœur de la foi... Jésus est vivant, mieux, elle qui n'est pas crédible humainement et aux yeux du monde en devient le témoin numéro 1. Oh bien sûr certains diront, "mais elle s'était convertie et avait changé de vie, plus rien à voir entre la Marie du jardin de la résurrection et la trainée du bordel de Magdala"... certes, mais regardons nos manières de faire... lorsque qu'une réputation est faite pour quelqu'un, cette personne aura beau faire, beau dire qu'elle a changé... qui la croit vraiment et qui ne se dit pas, intérieurement quelque chose du genre… oh oui elle semble avoir changé, mais cela durera peu... Moi je vous le dis madame michu, on ne change jamais vraiment... Croyez-vous qu'il en fut autrement pour Marie Madeleine ? Croyez-vous qu'on lui avait accordé l'absolution pour tout son passé, pensez-vous que l'on pouvait attendre quelque chose de bon de cette fille-là ?... Une réputation, quand elle est faite, vous colle à la peau pour toujours, même dans les cœurs des bons croyants sensé pardonner, vous le savez bien ! Eh bien... Jésus, lui, il croit qu’elle a changé… il le croit jusqu’à la choisir elle et pas sa mère Marie, pourtant la toute pure, pour annoncer la résurrection ! Quand comprendrons-nous que si nous avons des choses à nous reprocher devant Dieu, c'est bien là que réside notre chance de trouver le salut ? Alors que si nous voulons nous planquer derrière de prétendues vies droites, parfaites et comme il faut... non seulement nous mentons, car elles n'existent pas, mais qu'en plus nous risquons de ne rien comprendre à ce que veut le Seigneur qui ne sait que faire avec des gens qui se croient purs et sans défaut, bien trop occupés qu’ils sont à lisser leur image pour les autres... Allez, bas les masques ! Bienvenue aux Marie Madeleine d'aujourd'hui... vous, moi, nous qui avons besoin du Salut, nous sommes les meilleurs ambassadeurs du salut, de ceux qui ont compris qu’ils étaient aimés, pardonné totalement.
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