"Hérode envoya tuer tous les enfants de Bethléem"
Méditation de l'évangile (Mt 2, 13-18) par le père François Lestang
Chant final: "Voici noël" par l'école Pierre
Après le départ des mages,
voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph
et lui dit :
« Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère,
et fuis en Égypte.
Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse,
car Hérode va rechercher l’enfant
pour le faire périr. »
Joseph se leva ;
dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère,
et se retira en Égypte,
où il resta jusqu’à la mort d’Hérode,
pour que soit accomplie
la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
D’Égypte, j’ai appelé mon fils.
Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient moqués de lui,
entra dans une violente fureur.
Il envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans
à Bethléem et dans toute la région,
d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages.
Alors fut accomplie la parole prononcée
par le prophète Jérémie :
Un cri s’élève dans Rama,
pleurs et longue plainte :
c’est Rachel qui pleure ses enfants
et ne veut pas être consolée,
car ils ne sont plus.
Source : AELF
Innocentes victimes d’un roi dont la volonté de régner à tout prix lui a fait aussi tuer ses propres fils, les enfants assassinés de Bethléem nous remettent, au cœur de ce temps de Noël, devant la violence de notre monde.
On aurait sûrement envie de demander à Dieu : pourquoi protéger ton fils, et pas tous ceux-là ? Fallait-il que tant d’innocents meurent pour que ton Fils unique vive ? Où est ta justice ? Où es-tu, quand les enfants ne sont plus et que leurs mères pleurent, selon l’oracle de Jérémie ?
Mais, si nous lisons bien les citations que rapporte l’évangile de ce jour, il y a une subtile nuance dans la manière de les introduire. Quand il s’agit du prophète Osée, qui n’est pas nommé, l’évangéliste dit que cela arrive « pour que soit accomplie la parole », de même qu’il l’a dit régulièrement au long des récits de l’enfance. Mais lorsque le massacre a eu lieu, il n’y a pas de « pour que », pas de finalité, mais seulement « ainsi fut accomplie », et le grec se limite à dire « alors ». La mort des enfants de Bethléem n’est donc pas vue comme nécessaire, mais elle est, hélas, advenue, à cause de la tyrannie d’Hérode. Si le projet de Dieu est bien la vie, la liberté de l’homme peut conduire à ces cris, ces pleurs, cette absence de consolation.
Que dire aujourd’hui à ces mères, qui sur tant de rivages de notre monde, pleurent leurs enfants morts ? Comment s’en faire le prochain ? Peut-être d’abord en allant nous asseoir auprès d’elles, dans leur malheur, comme un signe muet d’espérance. Et surtout, en ce matin, si nous ne pouvons pas nous déplacer, en osant prier pour elles et pour leurs enfants, en osant prier le Père, pour qu’enfin son règne vienne, sur la terre.
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