"Heureux les pauvres ! Quel malheur pour vous les riches !"
Méditation de l'évangile (Lc 6, 17.20-26) par le père Emmanuel PIC
Chant final: "Il disait: Heureux les pauvres" par l'ensemble vocal Resurrexit
En ce temps-là,
Jésus descendit de la montagne avec les Douze
et s’arrêta sur un terrain plat.
Il y avait là un grand nombre de ses disciples,
et une grande multitude de gens
venus de toute la Judée, de Jérusalem,
et du littoral de Tyr et de Sidon.
Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara :
« Heureux, vous les pauvres,
car le royaume de Dieu est à vous.
Heureux, vous qui avez faim maintenant,
car vous serez rassasiés.
Heureux, vous qui pleurez maintenant,
car vous rirez.
Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent
et vous excluent,
quand ils insultent
et rejettent votre nom comme méprisable,
à cause du Fils de l’homme.
Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie,
car alors votre récompense est grande dans le ciel ;
c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.
Mais quel malheur pour vous, les riches,
car vous avez votre consolation !
Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant,
car vous aurez faim !
Quel malheur pour vous qui riez maintenant,
car vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous !
C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »
Source : AELF
Luc vient de nous donner sa version des Béatitudes, un peu différente de celle de Matthieu. Luc est plus court, plus percutant, et ajoute des avertissements sévères destinés à ceux qui n’empruntent pas ce chemin.
Mais l’essentiel reste : pour Jésus, ce qui compte n’est pas de faire le bien et d’éviter le mal, mais de préférer le bonheur au malheur et de s’engager sur le chemin du bonheur. Bien sûr, il y a le bien, il y a le mal. Mais à quoi ça sert de le savoir, puisque toute personne normalement constituée ne cherche qu’à faire le bien ? à quoi ça sert, puisque dans bien des situations de la vie il n’y a ni bien ni mal, mais il y a des choix à faire pour vivre aussi bien que possible ? C’est donc le bonheur qui importe.
La première chose qui nous est dite là, c’est que Dieu veut notre bonheur. Si d’aventure nous nous demandons ce que Dieu attend de nous, la réponse est là : que nous soyons heureux. La question essentielle est donc : qu’est-ce qui me rend heureux ? la réponse n’appartient qu’à celui qui pose la question.
La seconde, c’est que le bonheur ne se confond pas avec le bien-être. Tu es pauvre ? tu ne vis pas dans l’abondance ? tu es affligé ? tu es méprisé ? bien sûr, aucune de ces situations n’est enviable ; mais tu peux trouver, même dans ces difficultés, un mystérieux chemin de bonheur. Peut-être même ce bonheur-là te fera-t-il découvrir où se trouve la vraie béatitude : dans une vie frugale, dans des relations vraies, dans la fraternité avec les exclus, dans une vie cabossée de laquelle Dieu se fait proche.
Jésus est ici pleinement fidèle à ce qu’il connaît de l’Écriture. Dieu n’y donne pas de règles de vie à suivre, de recette miracle pour être une belle personne. Il dit simplement : « Je te donne à choisir entre la vie et la mort. Choisis la vie. » La pauvreté, le chagrin, les difficultés, n’empêchent jamais de choisir la vie.
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