" Il commença à les envoyer "
Méditation de l'évangile (Mc 6, 7-13) par Mgr Emmanuel Gobilliard
Chant final : "Allez, Dieu vous envoie" par la Communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus appela les Douze ;
alors il commença à les envoyer en mission deux par deux.
Il leur donnait autorité sur les esprits impurs,
et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route,
mais seulement un bâton ;
pas de pain, pas de sac,
pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.
« Mettez des sandales,
ne prenez pas de tunique de rechange. »
Il leur disait encore :
« Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison,
restez-y jusqu’à votre départ.
Si, dans une localité,
on refuse de vous accueillir et de vous écouter,
partez et secouez la poussière de vos pieds :
ce sera pour eux un témoignage. »
Ils partirent,
et proclamèrent qu’il fallait se convertir.
Ils expulsaient beaucoup de démons,
faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades,
et les guérissaient.
Source : AELF
Le Seigneur nous envoie deux par deux, probablement pour que nous puissions nous soutenir, mais aussi pour que nous ne nous imaginions pas que tout seul nous pouvons prêcher l’évangile, que tout seul nous représentons la vérité, que tout seul nous avons autorité sur les autres. Comme évêque nous pouvons avoir cette tentation, parce que nous sommes un peu seul, un peu seul à porter la charge. C’est une tentation, c’est aussi une responsabilité, et une charge, parfois lourde à porter. Dans l’évangile d’aujourd’hui, le Seigneur nous dit, et c’est un véritable soulagement : ne vous inquiétez pas vous n’êtes jamais seul. Vous ne pouvez jamais être seul. Bien sûr il y a le Seigneur, mais ce serait trop facile, ou trop difficile de considérer qu’il est là dans chacune de nos décisions. Nous pouvons nous illusionner et nous faire croire à nous-mêmes qu’il est à nos côtés, qu’il assume d’une certaine manière nos décisions, ou qu’il les inspire. Je crois que tout l’évangile nous indique que nous ne devons jamais prendre de décision tout seul. Dans le contexte de la synodalité, c’est très important. Nous devons partager le gouvernement, en discuter, nous faire aider, consulter les conseils et les personnes, particulièrement celles qui ne sont pas toujours de notre avis, et qui sont capables de nous le dire. Merci à toutes ces personnes qui ont le courage d’une parole vraie mais bienveillante et charitable. Ils sont des trésors précieux. Dans l’Évangile, ce besoin des autres est également exprimé par le fait que le Seigneur demande aux apôtres de ne rien emporter, pas de pain, pas de sac, par d’argent. La pauvreté nous oblige à compter sur les autres. Demandons au Seigneur de nous faire la grâce de la vraie pauvreté, cette qui est une béatitude, la pauvreté de cœur, la pauvreté intérieure, qui nous décentre de nous-mêmes, nous oblige à avoir besoin des autres, nous pousse à l’humilité et à la fraternité. Si nous sommes plusieurs, si nous sommes deux ou trois, le Seigneur est là au milieu de nous et toutes nos actions, toutes nos décisions s’en trouveront grandement enrichies, auront la saveur de l’Évangile.
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