"Il distribua les pains aux convives, autant qu’ils en voulaient"
Méditation de l'évangile (Jn 6, 1-15) par le père Michel Quesnel
Chant final: "Donne-nous aujourd'hui, Seigneur" par l'ensemble vical CINQ MARS
En ce temps-là,
Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée,
le lac de Tibériade.
Une grande foule le suivait,
parce qu’elle avait vu les signes
qu’il accomplissait sur les malades.
Jésus gravit la montagne,
et là, il était assis avec ses disciples.
Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche.
Jésus leva les yeux
et vit qu’une foule nombreuse venait à lui.
Il dit à Philippe :
« Où pourrions-nous acheter du pain
pour qu’ils aient à manger ? »
Il disait cela pour le mettre à l’épreuve,
car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire.
Philippe lui répondit :
« Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas
pour que chacun reçoive un peu de pain. »
Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge
et deux poissons,
mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit :
« Faites asseoir les gens. »
Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit.
Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains
et, après avoir rendu grâce,
il les distribua aux convives ;
il leur donna aussi du poisson,
autant qu’ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim,
il dit à ses disciples :
« Rassemblez les morceaux en surplus,
pour que rien ne se perde. »
Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers
avec les morceaux des cinq pains d’orge,
restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.
À la vue du signe que Jésus avait accompli,
les gens disaient :
« C’est vraiment lui le Prophète annoncé,
celui qui vient dans le monde. »
Mais Jésus savait qu’ils allaient l’enlever
pour faire de lui leur roi ;
alors de nouveau il se retira dans la montagne,
lui seul.
Source : AELF
Nous sommes en terre païenne, sur la rive orientale du lac de Tibériade. Au début de la scène, Jésus est sur une montagne, entouré d’une foule de cinq mille personnes, sans doute composée de païens et de Juifs. A la fin de la scène, Jésus est à nouveau sur une montagne, mais il est seul. Qu’est-ce qui a opéré le passage entre les deux situations dans lesquelles se trouve Jésus ?
C’est d’abord son attention aux foules qui le suivent ; il ne veut pas que leur attachement à sa personne les prive de la nourriture nécessaire. C’est ensuite le sens de l’observation d’André, qui a remarqué qu’un jeune garçon disposait de cinq pains et de deux poissons. C’est encore ce jeune garçon anonyme qui a accepté que l’on partage ses modestes provisions. C’est également la relation privilégiée de Jésus à son Père, qui rend grâce pour pouvoir accomplir un miracle spectaculaire. C’est enfin le refus de Jésus d’être couronné comme roi terrestre, car son royaume n’est pas de ce monde.
Les choix de Dieu sont merveilleux. La bonne volonté de nombreux humains est nécessaire pour que le monde soit rassasié en tout, en biens matériels et en biens du Royaume. Il choisit également que sa volonté soit manifestée par son Fils, bienveillant envers tous et refusant d’en tirer quelque avantage que ce soit pour lui-même. Où trouver, parmi les dirigeants, les hommes d’Eglise et les intellectuels, un tel altruisme ?
Il est évident que la symbolique eucharistique est présente tout au long de cette scène. Si nous nous nourrissons du pain de la vie, nous devons aussi assouvir les faims de nos contemporains, de façon totalement désintéressée. Que Dieu nous aide à adopter une telle attitude.
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