"Il est plus facile à un chameau de passer par un trou..." (Mt 19, 23-30)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    En ce temps-là,
    Jésus disait à ses disciples :
« Amen, je vous le dis :
un riche entrera difficilement dans le royaume des Cieux.
    Je vous le répète :
il est plus facile à un chameau
de passer par un trou d’aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux. »
    Entendant ces paroles,
les disciples furent profondément déconcertés,
et ils disaient :
« Qui donc peut être sauvé ? »
    Jésus posa sur eux son regard et dit :
« Pour les hommes, c’est impossible,
mais pour Dieu tout est possible. »
    Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus :
« Voici que nous avons tout quitté pour te suivre :
quelle sera donc notre part ? »
    Jésus leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
lors du renouvellement du monde,
lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire,
vous qui m’avez suivi,
vous siégerez vous aussi sur douze trônes
pour juger les douze tribus d’Israël.
    Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom,
des maisons, des frères, des sœurs,
un père, une mère, des enfants,
ou une terre,
recevra le centuple,
et il aura en héritage la vie éternelle.
    Beaucoup de premiers seront derniers,
beaucoup de derniers seront premiers. »

 

Source : AELF

Méditation Père Sébastien Antoni

Hier, l’évangile appelait à une certaine simplification. De la pratique, de la foi, du rapport à Dieu et d’un ajustement à nos rêves de perfection… Simplifier ! Le jeune homme de l’évangile n’a pas entendu cette proposition, cet appel … et il repart avec sa vie comme elle était religieusement correcte, certes, mais toute triste… car loin de Dieu. Préférant à la liberté… ses habitudes, sa foi et sa pratique construites et toute-faite… Totalement enfermé sur l’illusion qu’il avait sur Dieu, ratant complètement l’Evangile et sa fraicheur, restant à ce qu’il connaissait, ses rituels qui lorsqu’ils deviennent des absolus, ne sont plus qu’une danse sacrée ou encore un malheureux trouble obsessionnel compulsif. Cette béquille, qui rassure et permet de se penser quitte avec Dieu… (j’ai fait ce qu’il faut, le bon Dieu sera content) Eh bien chers amis, et c’est Jésus qui le dit ce n’est pas la foi… tout au plus, une religion triste. Alors, la joie et la simplicité seraient-elles des indices de foi ? Et ce, mieux que tristesse et rigidité morale et rituelle ? Sans aucun doute ! Ne soyons pas des chameaux têtus ! Des chameaux qui n’ont plus soif de rien, traversant des déserts de désolation, sans vie ni fantaisie dans ces lieux secs où comme les chameaux ce qui y a élu domicile, rumine par un mouvement de bouche toutes leurs misères, parfois des prières ou leur haine d’un monde où pourtant Dieu a pris chair !… Car ce que propose le Seigneur c’est la vie, la rencontre tout quitter non pour perdre l’essentiel, bien au contraire pour le trouver et en vivre : des frères, des sœurs, par centaines ! Et dans cet élan de fraternité la reconnaissance juste de l’identité du Seigneur, Père ! Le miens et de ceux qui me sont donnés à reconnaitre autour de moi. Hmmmmm Quitter nos certitudes est aussi difficile que de passer par le trou d’une aiguille pour les chameaux têtus que nous sommes parfois. Mais.. au fait  la comparaison s’arrête là, car personne ne nous demande de passer par le trou d’une aiguille… Jésus demande juste de changer d’attitude, même si cela semble impossible … à première vue !