"Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux"
Méditation de l'évangile (Mt 19, 23-30) par le père Emmanuel PIC
Chant final: "Nada te turbe" par la communauté de Taizé
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Amen, je vous le dis :
un riche entrera difficilement dans le royaume des Cieux.
Je vous le répète :
il est plus facile à un chameau
de passer par un trou d’aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux. »
Entendant ces paroles,
les disciples furent profondément déconcertés,
et ils disaient :
« Qui donc peut être sauvé ? »
Jésus posa sur eux son regard et dit :
« Pour les hommes, c’est impossible,
mais pour Dieu tout est possible. »
Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus :
« Voici que nous avons tout quitté pour te suivre :
quelle sera donc notre part ? »
Jésus leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
lors du renouvellement du monde,
lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire,
vous qui m’avez suivi,
vous siégerez vous aussi sur douze trônes
pour juger les douze tribus d’Israël.
Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom,
des maisons, des frères, des sœurs,
un père, une mère, des enfants,
ou une terre,
recevra le centuple,
et il aura en héritage la vie éternelle.
Beaucoup de premiers seront derniers,
beaucoup de derniers seront premiers. »
Source : AELF
Dans le désert, le chameau est toujours lourdement chargé : il porte son maître, ce qui lui est nécessaire pour survivre, et les précieuses marchandises qu’il destine au commerce. Tant qu’il s’agit de traverser les étendues arides, pas de problème : le chameau est solide et capable de supporter le poids de son trésor. Mais quand il s’agit d’entrer en ville avec ce bardas, c’est une autre histoire : car la porte de la ville est étroite, et il faut débâter, poser à terre le chargement, se séparer de ses richesses pour ne garder que l’essentiel, si on veut rejoindre l’auberge où l’on pourra prendre du repos.
Tel est le sens de la parabole que nous venons d’entendre. Le Royaume de Dieu est une ville dont la porte est étroite. Pour y entrer, il faut se séparer de ce qui nous encombre, à commencer par nos richesses. Il y a, dans cette courte histoire, toute la difficulté des riches à se séparer de leurs richesses.
Et si la richesse était un fardeau ? Si c’était elle qui nous faisait fermer de plus en plus hermétiquement les portes de nos maisons, pour veiller jalousement sur nos petits trésors ? Si c’était notre richesse collective d’Européens qui nous empêchait d’accueillir l’autre, l’étranger, celui qui veut venir s’établir chez nous pour avoir, lui aussi, une part de notre bien-être ?
Vu de cette manière, oui, la richesse est un poids. Elle est aussi inévitable, car elle est la condition de la vie que nous menons de ce côté du monde : c’est elle qui nous permet d’avoir des maisons, des hôpitaux, du chauffage en hiver et de prendre des vacances en été. Pouvons-nous alors éviter de tomber sous son joug ?
« Pour les hommes, répond Jésus, c’est impossible. » Impossible à vue humaine d’échapper à la malédiction qui pèse sur les riches et en fait des égoïstes et des profiteurs. « Mais pour Dieu, continue-t-il, tout est possible. » En nous ouvrant à Dieu, nous nous ouvrons à l’autre, et devenons capables de faire de nos richesses un atout, de les partager avec ceux qui sont dans le besoin.
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