"Il fut transfiguré devant eux"
Méditation de l'évangile (Mc 9, 2-13) par le père Emmanuel PIC
Chant final: "Louange à toi, Jésus transfiguré" par le Choeur Saint-Ambroise de Paris
En ce temps-là,
Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne.
Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants,
d’une blancheur telle
que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse,
et tous deux s’entretenaient avec Jésus.
Pierre alors prend la parole
et dit à Jésus :
« Rabbi, il est bon que nous soyons ici !
Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
De fait, Pierre ne savait que dire,
tant leur frayeur était grande.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre,
et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé :
écoutez-le ! »
Soudain, regardant tout autour,
ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
Ils descendirent de la montagne,
et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette parole,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire :
« ressusciter d’entre les morts ».
Ils l’interrogeaient :
« Pourquoi les scribes disent-ils
que le prophète Élie doit venir d’abord ? »
Jésus leur dit :
« Certes, Élie vient d’abord
pour remettre toute chose à sa place.
Mais alors, pourquoi l’Écriture dit-elle,
au sujet du Fils de l’homme,
qu’il souffrira beaucoup et sera méprisé ?
Eh bien ! je vous le déclare :
Élie est déjà venu,
et ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu,
comme l’Écriture le dit à son sujet. »
Source : AELF
Quel bonheur lorsque nous pouvons lever le nez hors de la grisaille du quotidien, non pas pour nous évader mais pour bénéficier d’un temps de grâce particulier : un temps de prière, un moment d’amitié et de partage, le sentiment d’être en communion avec autrui ou en accord avec soi-même, l’émerveillement devant le spectacle vivant de la nature, la joie d’une naissance, la célébration d’un mariage… Autant de temps forts d’où nous ressortons requinqués et prêts à affronter l’ordinaire de la vie.
C’est ce qui arrive aux apôtres dans l’évangile que nous venons d’entendre. Ils montent sur la montagne avec Jésus. Et voici que le Maître, non seulement se révèle à eux tel qu’il est, mais converse avec Moïse et Elie, les deux plus grands personnages de la tradition biblique. Voici que se manifeste à eux la nuée, c’est-à-dire le signe de la présence de Dieu lui-même. Dans l’immense bonheur qui les envahit, ils veulent rester, construire des tentes pour abriter leurs hôtes d’un soir. Mais cela ne dure pas. Il faut redescendre de la montagne. On les imagine un peu tristes à la perspective de ce retour à la vie normale.
Ils redescendent de la montagne, certes. Mais avec quelque chose, ou plutôt quelqu’un, de plus : celui qui est avec eux, ils le savent, est le Christ, l’égal des plus grands. La parole qu’ils entendent de sa bouche est devenue pour eux Parole de prophète, c’est-à-dire Parole de Dieu.
Telle est la condition des disciples que nous sommes : quelques temps forts, beaucoup de vie de tous les jours. Telle est la condition de l’Eglise, en-dehors des moments où elle se réunit pour célébrer son Seigneur. La condition des disciples, notre condition, n’est pas différente de celle de toute l’humanité. Sauf sur un point : le Christ ne les abandonne pas dans leur vie de tous les jours. Il redescend de la montagne avec eux, et continue à les soutenir par sa parole. La vie chrétienne n’est jamais que la vie ordinaire, en compagnie du Seigneur qui ne nous lâche jamais.
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