"Il leur défendit vivement de parler de lui. Ainsi devait s’accomplir la parole d’Isaïe"
Méditation de l'évangile (Mt 12, 14-21) par le père Michel Quesnel
Chant final: "Voici le serviteur" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
une fois sortis de la synagogue,
les pharisiens se réunirent en conseil contre Jésus
pour voir comment le faire périr.
Jésus, l’ayant appris, se retira de là ;
beaucoup de gens le suivirent, et il les guérit tous.
Mais il leur défendit vivement
de parler de lui.
Ainsi devait s’accomplir
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Voici mon serviteur que j’ai choisi,
mon bien-aimé en qui je trouve mon bonheur.
Je ferai reposer sur lui mon Esprit,
aux nations il fera connaître le jugement.
Il ne cherchera pas querelle, il ne criera pas,
on n’entendra pas sa voix sur les places publiques.
Il n’écrasera pas le roseau froissé,
il n’éteindra pas la mèche qui faiblit,
jusqu’à ce qu’il ait fait triompher le jugement.
Les nations mettront en son nom leur espérance.
Source : AELF
L’évangéliste Matthieu aime citer l’Ecriture juive pour montrer que les événements liés à la vie de Jésus sont dans la continuité de la foi du peuple de l’Alliance. Ici, il cite un long oracle extrait du recueil d’Isaïe, au chapitre 42. C’est le premier de ce qu’on appelle les Chants du serviteur.
Les méthodes utilisées par ce serviteur sont toutes de douceur : pas d’oracles tonitruants, pas de violence contre les faibles… Même les peuples païens pourront alors mettre en lui leur espérance.
Jésus a vécu cela. Un jour de sabbat, il a défendu ses disciples qui avaient faim et ont cueilli des épis pour se nourrir. Un autre jour de sabbat, il a guéri un homme dont une main était atrophiée. Confronté aux menaces des pharisiens qui ne supportaient pas ses agissements et cherchaient un moyen d’attenter à sa vie, il s’arrange pour prendre de la distance. D’autres malheureux le suivent, il les guérit, mais demande le maximum de discrétion.
Il a des pouvoirs de guérison, certes, mais il se méfie du succès que cela pourrait entraîner. Les miracles ne provoquent pas la foi ; au contraire, la foi est nécessaire pour que les miracles se produisent.
Nous sommes parfois tentés de faire de grandes choses, d’organiser des événements spectaculaires, en espérant que cela aidera nos contemporains à adhérer au Christ. C’est une fausse piste. La foi véritable ne s’accommode pas du bruit et de la notoriété. Elle a plutôt à voir avec la discrétion. C’est dans le secret des cœurs qu’elle trouve sa place. Et elle débouche sur des gestes de bienveillance qui, eux aussi, restent discrets. Cela rejoint le proverbe : « Le bruit ne fait pas de bien ; le bien ne fait pas de bruit ».
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !