"Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays"
Méditation de l'évangile (Lc 4, 16-30) par le père Michel Quesnel
Chant final: "L'esprit du Seigneur" par la communauté du Chemin Neuf
En ce temps-là,
Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé.
Selon son habitude,
il entra dans la synagogue le jour du sabbat,
et il se leva pour faire la lecture.
On lui remit le livre du prophète Isaïe.
Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
L’Esprit du Seigneur est sur moi
parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue,
remettre en liberté les opprimés,
annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.
Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit.
Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
Alors il se mit à leur dire :
« Aujourd’hui s’accomplit
ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre »
Tous lui rendaient témoignage
et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche.
Ils se disaient :
« N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »
Mais il leur dit :
« Sûrement vous allez me citer le dicton :
“Médecin, guéris-toi toi-même”,
et me dire :
“Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm :
fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !” »
Puis il ajouta :
« Amen, je vous le dis :
aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.
En vérité, je vous le dis :
Au temps du prophète Élie,
lorsque pendant trois ans et demi
le ciel retint la pluie,
et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre,
il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles,
mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon,
chez une veuve étrangère.
Au temps du prophète Élisée,
il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
et aucun d’eux n’a été purifié,
mais bien Naaman le Syrien. »
À ces mots, dans la synagogue,
tous devinrent furieux.
Ils se levèrent,
poussèrent Jésus hors de la ville,
et le menèrent jusqu’à un escarpement
de la colline où leur ville est construite,
pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d’eux,
allait son chemin.
Source : AELF
Cela commence plutôt bien. Jésus revient à Nazareth après être allé écouter la prédication de Jean Baptiste en Judée. Un jour de sabbat, il participe à l’office synagogal. Comme on le sait assez instruit, on lui confie la lecture du passage des prophètes que l’on lit après un texte de la Tora, et on lui propose de donner l’homélie. Reprenant le passage qu’il vient de lire, il annonce une année favorable pour les pauvres et les opprimés. Les gens de Nazareth font bon accueil à son annonce.
Mais voilà qu’ils se mettent à s’interroger sur ses compétences : Jésus n’est jamais que le fils du charpentier du village. De quel droit peut-il faire une telle annonce ? Nous avons entendu dire qu’il avait opéré des guérisons dans un bourg voisin, à Capharnaüm, mais pour nous, il n’est jamais qu’un artisan honnête. Jésus argumente alors à partir de la Bible juive. Le prophète Elie a pris soin d’une femme païenne. Son disciple Elisée a guéri un lépreux syrien. Sous-entendu : j’ai opéré des guérisons à Capharnaüm et pas chez moi, à Nazareth ; je n’ai jamais fait qu’accomplir l’Ecriture.
Mais les gens de son village ne l’entendent pas de cette oreille. Ils veulent le précipiter du haut d’une falaise. La traduction française parle d’une colline. Mais le texte grec porte le mot « montagne ». Or, pour un Juif, la ville construite sur une montagne, c’est Jérusalem. Cette scène de Nazareth anticipe donc symboliquement toute la vie de Jésus : une mission prophétique d’abord bien accueillie, puis le rejet du prophète par ses compatriotes.
Nous sommes tous comme les gens de Nazareth. Nous ne savons pas nous réjouir du bonheur qui arrive aux autres. Convertis notre regard, Seigneur Jésus.
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