"Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants"
Méditation de l'évangile (Lc 20, 27-40) par la pasteur Nicole Fabre
Chant final: "Mon âme a soif du Dieu vivant" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
quelques sadducéens
– ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection –
s’approchèrent de Jésus
et l’interrogèrent :
« Maître, Moïse nous a prescrit :
Si un homme a un frère
qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant,
il doit épouser la veuve
pour susciter une descendance à son frère.
Or, il y avait sept frères :
le premier se maria et mourut sans enfant ;
de même le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve,
et ainsi tous les sept :
ils moururent sans laisser d’enfants.
Finalement la femme mourut aussi.
Eh bien, à la résurrection,
cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse,
puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »
Jésus leur répondit :
« Les enfants de ce monde prennent femme et mari.
Mais ceux qui ont été jugés dignes
d’avoir part au monde à venir
et à la résurrection d’entre les morts
ne prennent ni femme ni mari,
car ils ne peuvent plus mourir :
ils sont semblables aux anges,
ils sont enfants de Dieu
et enfants de la résurrection.
Que les morts ressuscitent,
Moïse lui-même le fait comprendre
dans le récit du buisson ardent,
quand il appelle le Seigneur
le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.
Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.
Tous, en effet, vivent pour lui. »
Alors certains scribes prirent la parole pour dire :
« Maître, tu as bien parlé. »
Et ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit.
Source : AELF
Si un homme… et voilà que ceux pour qui la résurrection est une absurdité entrent dans un hypothèse fumeuse, irréelle. Si un homme… Cet homme-là a un frère, il doit, il n’a pas de descendance… Autant de caractéristiques qui ne disent rien de qui il est. Il est caractérisé par ce qu’il a et ce qu’il n’a pas. Face à ces descriptions imaginaires, Jésus qualifie tout autrement les êtres vivants : ils sont semblables aux anges, enfants de Dieu et de la résurrection. Répond-il, lui aussi de façon irréelle ? Qui sont les anges dans la Bible, si ce n’est les porteurs de la parole ou de la présence de Dieu. Qu’est un homme, si ce n’est un enfant de Dieu, désiré par lui, appelé par lui et enfant de la résurrection, c’est-à-dire enfant de la vie que même la mort n’effacera pas. Non, Jésus n’est pas dans l’illusion d’une réalité évanescente, mais bien dans ce qui fait de nous des hommes, des femmes devant Dieu. Ce qui nous donne fondamentalement notre identité, unique, que nous soyons célibataires ou mariés, c’est la façon dont la parole de Dieu nous émonde, nous rend à nous-mêmes, au-delà de notre être social, au-delà des apparences que marquent nos échecs ou nos réussites, Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet vivent par lui et sont appelés à vivre pour lui. Puissions-nous quitter toute spéculation vaine, tout construction imaginaire et accueillir la parole, la présence du Christ, de sa mort et de sa résurrection, aujourd’hui. Qu’elle nous transfigure et soit signe concret pour tous ceux et celles que nous rencontrerons de la vie que la mort et la violence ne peuvent arrêter.
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