« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 9-17)
Méditation par le Père Emmanuel Gobillard
Chant Final : "Il n’est pas de plus grand amour" par Taizé
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Comme le Père m’a aimé,
moi aussi je vous ai aimés.
Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements,
vous demeurerez dans mon amour,
comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père,
et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous,
et que votre joie soit parfaite.
Mon commandement, le voici :
Aimez-vous les uns les autres
comme je vous ai aimés.
Il n’y a pas de plus grand amour
que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Vous êtes mes amis
si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs,
car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ;
je vous appelle mes amis,
car tout ce que j’ai entendu de mon Père,
je vous l’ai fait connaître.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi,
c’est moi qui vous ai choisis et établis
afin que vous alliez,
que vous portiez du fruit,
et que votre fruit demeure.
Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom,
il vous le donnera.
Voici ce que je vous commande :
c’est de vous aimer les uns les autres. »
Source : AELF
Le Seigneur veut que nous soyons dans la joie, il le dit dans l’évangile d’aujourd’hui. Je vous rappelle le contexte de cet évangile : Jésus est sur le point d’être trahi, de souffrir la passion et de mourir crucifié, et il nous parle de sa joie, qui est profonde et qu’il souhaite nous partager. Il veut que sa joie soit en nous, mais la joie d’un condamné à mort, j’avoue qu’elle ne fait pas très envie. A moins que la joie dont il s’agit ne soit pas tout à fait celle qu’on croit. Il ne s’agit probablement pas de cette joie psychologique et fluctuante qui dépendrait de nos envies satisfaites et de certaines excitations passagères ; vous savez, celles qui nous ont tant manqué pendant le confinement ! Nous sommes contents de nous retrouver mais sommes-nous heureux, sommes-nous dans cette joie théologale qui ne devait jamais nous quitter. Parce qu’au cœur des difficultés que vit notre société, c’est de cette joie là que nous devons témoigner et qui a plusieurs degrés. La vraie joie, c’est d’abord la joie d’être aimé et d’être en présence de celui ou de celle qu’on aime. Joie de la présence, joie de la rencontre, joie de l’union. Le degré suivant de cette joie de Dieu, c’est la joie d’être aimé et de le savoir, même en l’absence de celui qu’on aime. C’est dur d’être séparé mais l’amour reste présent, c’est la joie de la communion. Et puis il y a la joie qui demeure, quelles que soient les circonstances, la joie qui est compatible avec la souffrance, et qui, bien sûr, fait le deuil de toute expression ou manifestation psychologique. Elle s’apparente plutôt à la paix, à une paix qui nous habite et qui est liée à la foi. Nous ne voyons plus rien, nous ne sentons plus rien, notre cœur est transpercé comme celui de Marie au pied de la croix, mais nous savons, que nous sommes dans la volonté de Dieu, que nous sommes à la bonne place. Nous préférons être ici, le cœur broyé, silencieux et pleurant que partout ailleurs, parce qu’il est là et qu’il a besoin de nous, de notre présence silencieuse. C’est la joie de la passion, de la compassion. Le Seigneur nous permet de pleurer, de souffrir, de ne plus rien ressentir de sa présence, mais il nous veut dans la joie, certains que nous ne doutons pas de sa présence ni de son amour. La seule joie qui demeure et qui soit éternelle, c’est celle-là. Les autres sont appréciables, on a le droit de les rechercher mais elles sont fugitives et passagères.
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