« Ils le virent marcher sur la mer » (Mc 6, 45-52)
Méditation par le Père Michel Quesnel
Chant Final : "Jésus j’ai confiance en toi" par La Communauté de l'Emmanuel
Aussitôt après avoir nourri les cinq mille hommes,
Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque
et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïde,
pendant que lui-même renvoyait la foule.
Quand il les eut congédiés,
il s’en alla sur la montagne pour prier.
Le soir venu, la barque était au milieu de la mer
et lui, tout seul, à terre.
Voyant qu’ils peinaient à ramer,
car le vent leur était contraire,
il vient à eux vers la fin de la nuit
en marchant sur la mer,
et il voulait les dépasser.
En le voyant marcher sur la mer,
les disciples pensèrent que c’était un fantôme
et ils se mirent à pousser des cris.
Tous, en effet, l’avaient vu et ils étaient bouleversés.
Mais aussitôt Jésus parla avec eux et leur dit :
« Confiance ! c’est moi ; n’ayez pas peur ! »
Il monta ensuite avec eux dans la barque
et le vent tomba ;
et en eux-mêmes
ils étaient au comble de la stupeur,
car ils n’avaient rien compris au sujet des pains :
leur cœur était endurci.
Source : AELF
Qui donc a son chemin sur la mer, dans la tradition juive ? Dieu seul. On peut lire dans un Psaume ce verset adressé à Dieu : « Par la mer passait ton chemin, tes sentiers par les eaux profondes, et nul n’en connaît la trace » (Ps 77 [78], 20).
Les disciples sont bien malmenés. Jésus les oblige à le précéder en barque vers Bethsaïde. Ils ne savent pas comment il les rejoindra. Le vent est contraire. Il fait nuit. Les Juifs, qui ne sont pas des marins, ont peur et de la mer et de la nuit.
Et voici que, pour en rajouter, Jésus vient vers eux en marchant sur la mer. C’est un privilège divin. Ils commençaient à percevoir que Jésus est un maître, mais ils ne l’ont pas encore reconnu comme messie d’Israël, et Jésus semble jouir des privilèges de Dieu. Donc ce ne peut pas être lui ; c’est un fantôme.
Tout change lorsqu’il leur dit cette parole reprise pas le pape Jean-Paul II : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez pas peur ! » Un signe complémentaire vient accompagner cette parole : dès que Jésus monte dans la barque, le vent tombe.
Finalement, Jésus nous fait aussi peur par sa présence, lorsqu’elle se manifeste par des signes aussi forts que la Marche sur les eaux ou la Multiplication des pains, que par son absence : lorsque nous le cherchons, lorsque nous le prions et qu’il reste silencieux. Jésus nous déroute.
Laissons-nous étonner par ce Christ qui ne correspond jamais à l’image que nous nous faisons de lui. L’intranquillité fait partie de la foi chrétienne.
Chaque matin, l'Évangile du jour commenté par un prêtre ou un pasteur. Ce temps de prière invite à prendre le temps de la méditation et s'achève par la proclamation du Notre Père.
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