"Ils observaient Jésus pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat"
Méditation de l'évangile (Lc 6, 6-11) par le père Bernard Devert
Chant final: "Guéris" par Thierry Ostrini
Un jour de sabbat,
Jésus était entré dans la synagogue et enseignait.
Il y avait là un homme dont la main droite était desséchée.
Les scribes et les pharisiens observaient Jésus
pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat ;
ils auraient ainsi un motif pour l’accuser.
Mais lui connaissait leurs raisonnements,
et il dit à l’homme qui avait la main desséchée :
« Lève-toi, et tiens-toi debout, là au milieu. »
L’homme se dressa et se tint debout.
Jésus leur dit :
« Je vous le demande :
Est-il permis, le jour du sabbat,
de faire le bien ou de faire le mal ?
de sauver une vie ou de la perdre ? »
Alors, promenant son regard sur eux tous,
il dit à l’homme :
« Étends la main. »
Il le fit, et sa main redevint normale.
Quant à eux, ils furent remplis de fureur
et ils discutaient entre eux
sur ce qu’ils feraient à Jésus.
Source : AELF
Ils, les Scribes, les Pharisiens, et dans ce « ils » il y a peut-être moi-même, ces gens biens et de bien, si installés dans leurs certitudes, qu’ils sont étrangers à la situation de ceux confrontés à un manque existentiel.
L’Evangile nous donne à entendre, ce matin, la fureur de ces bien-pensants contre le Christ : « qu’a-t-il fait » … Il a guéri le jour du Sabbat.
Quelle affaire !
Une affaire qui coûtera cher au Seigneur lors du simulacre du procès qui lui sera intenté pour avoir enfreint la loi qui interdit de soigner, de guérir le jour de Dieu.
Ils n’ont rien compris, enfermés dans un impératif catégorique qui place Dieu dans « des cases », lui refusant de se manifester le jour même qui lui est réservé.
Heureux ceux qui pleurent pour ne point rester indifférents à la souffrance ; il n’y a pas d’heure ni de jour qui ne sauraient paralyser nos cœurs et surtout pas celui du Sabbat. Quelle incohérence pour ces hommes de la parole, venus à la synagogue avec un cœur de pierre, prêts à lapider Celui qui vient d’offrir un soin.
La foi ne demande surtout pas des gardiens du Temple qui trop souvent, à un moment ou un autre, finissent par s’enrichir du trésor supposé qu’il renferme, alors qu’il est dans le cœur des hommes.
Voulez-vous que, ce matin, nous entendions ces mots de Maurice Zundel : « chaque geste d’amour a valeur d’infini ».
Un infini qui nous fait sortir de l’absence d’amour pour comprendre qu’il est un acte de notre volonté, par-là même de notre liberté ; c’est là que Dieu se tient.
Croire, dit Zundel, est un jaillissement, un débordement. Le monde est en attente de cet Amour, celui-là même que nous avons à témoigner au nom de notre vocation baptismale qui nous apprend à devenir des êtres humanisés et humanisants.
Cette montée vers l’essentiel est une convergence vers l’Eternel. Elle est plus partagée que nous ne le croyons ; je pense à Denis Diderot, philosophe des Lumières, « je veux être heureux, mais je veux que les autres le soient aussi ».
L’Evangile n’est pas loin : « ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le ferez ».
Il s’agit, à notre tour, d’ouvrir nos mains pour accueillir ces mains qui se tendent.
Si le bien ne fait pas de bruit, il est pour les adversaires de Jésus, la cause d’un vacarme. Assez, assez, l’amour toujours dérange ! Il nous invite à nous déplacer pour placer autrement le sens de la vie.
Alors commencent des relations nouvelles, celles-là mêmes que suscitent l’écoute de la Bonne Nouvelle. Un risque, sans nul doute ; il est celui qui nous permettra d’être plus plus vrais et par-là même plus libres.
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