Intégrer les personnes handicapées dans la vie de l'Église

Trouver sa place au sein de l'Église

Jean-Louis Faure, fondateur du Graphh, le Groupe de réflexion sur l’attention paroissiale aux personnes handicapées à Notre-Dame-des-Champs à Paris vit le handicap au quotidien. Son fils Julien est atteint de trisomie 21 : "Au début, je ne l’emmenais pas à l’église. Et puis un jour, il m’a accompagné. À la fin de la messe, un officier m’a dit ‘quand on a un enfant comme lui, on ne l’emmène pas à la messe’." Des remarques désobligeantes comme celle-ci, Christine Bockaert, coordinatrice nationale de la Pastorale des personnes handicapées en a entendues plusieurs. Elle souligne toutefois une prise de conscience au sein de l’Église.

Sensibiliser les paroissiens

Odile, auditrice de RCF raconte un moment fort vécu par son amie Marie-Anne : "À la fin d’une messe, l’envie de témoigner sur le handicap de son fils l'a saisie. Son discours a touché droit au cœur toute l’assemblée qui l’a longuement applaudie." Pour Jean-Louis Faure, ces témoignages participent à la sensibilisation des fidèles : "Il faut rendre visible les personnes handicapées afin de faire tomber toutes les barrières qui les empêchent de participer pleinement." Christine Bockaert invite à "se laisser bousculer" : "Le handicap fait peur. La solution se trouve dans l’échange et la rencontre", affirme-t-elle.

Mettre en place des systèmes d’inclusion

Gérard, auditeur de RCF, témoigne de son profond sentiment de solitude. Aveugle, il ne parvient pas à trouver un accompagnateur pour assister aux messes. "On a l’impression d’être indésirable au sein de l’Église", explique-t-il. Afin de lutter contre cet isolement, des dispositifs émergent au sein des diocèses. Comme la Frat’Handi Lille du diocèse de Lille qui réunit des personnes handicapées et des bénévoles accompagnants lors d’activités culinaires, artistiques ou culturelles. "L’inclusion des personnes handicapées au sein de l’Église est encore imparfaite, mais elle progresse" souligne Jean-Louis Faure. Le témoignage de Véronique, auditrice de RCF atteste de ce changement : "Mon fils est atteint de trisomie 21 et sert souvent la messe. Un des vicaires lui apprend même à jouer de l’orgue."