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« J’ai soif ! » : La soif spirituelle en fin de vie

Un article rédigé par Marine Samzun - Dialogue RCF (Aix-Marseille), le 29 août 2022 - Modifié le 29 août 2022

Au soir de sa vie se font jour des questions existentielles : qu’est-ce que je laisse derrière moi ? où ai-je fait le bien ? quand ai-je mal agi ? ai-je aimé et été aimé ? ai-je quelque chose à réparer ? à restaurer, pour trouver la paix ?
Pour accompagner ces soifs spirituelles, soignants mais aussi aumônier et bénévoles se relaient aux côtés des patients en fin de vie. Pour les aider à trouver un sens à leur vie, à leur mort, à répondre aux blessures de l’âme, à éclairer ces soifs et ces faims de vie. 
 

Comment répondre aux soifs spirituelles des patients en fin de vie ?Comment répondre aux soifs spirituelles des patients en fin de vie ?

"On a tous des besoins spirituels humains, que l'on soit croyant ou non-croyant", affirme le père François Buet, médecin et aumônier à la clinique spécialisée en soins palliatifs Sainte-Elisabeth à Marseille. Ce dernier en identifie quatre : le besoin d'être identifié comme une personne, d'aimer et d'être aimé, celui d'être en vérité avec ce que l'on vit ici et maintenant, de trouver un sens à son existence, et enfin de se réconcilier avec soi-même et avec les autres. Et pour accéder à ces besoins, l'aumônier souligne la qualité de soins à apporter à chaque patient, notamment la satisfaction des besoins physiques, pour qu'ainsi, il puisse accéder à ces besoins spirituels. 

 

"Mourir comme des vivants"

 

"On essaie de faire un petit pas avec chacun en soins palliatifs en direction de l'Amour, de la Vérité et de la Vie, un Amour qui n'est autre que Dieu lui-même", poursuit François Buet. Ce dernier insiste également sur "les blessures de l'âme" qu'il faut pouvoir nommer, afin de pouvoir recevoir, si les patients le souhaitent, la consolation de Dieu. "Il est important d'être une Eglise qui écoute et qui console, comme le demande le pape François", indique l'aumônier. 

 

Ensuite, l'enjeu pour le patient est de faire la lumière sur son histoire, sur le mal subi mais aussi le mal commis. "Dieu nous rejoint aussi dans les lieux douloureux de nos existences pour y mettre de l'Amour et nous pardonner, comme le père de l'enfant prodigue", explique François Buet, "c'est libérateur de savoir que Dieu nous aime jusque là". Les patients en fin de vie peuvent ainsi, petit pas après petit pas, avancer sur un chemin pour "croiser le regard du Christ sauveur et donc mourir comme des vivants". 

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