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« Je ne fais pas partie de la génération du renouveau » Père Antoine Meunier

Un article rédigé par Florian Perray - RCF Anjou, le 22 mai 2024 - Modifié le 22 mai 2024
L'invité de RCF AnjouPère Antoine Meunier, nouveau curé de la paroisse Saint-Antoine-Saint-Serge

Les paroissiens du diocèse d'Angers savent depuis le dimanche 19 mai s'ils changeront de curé en septembre prochain. Mais comment envisager la suite alors que les effectifs de prêtres sont en baisse constante et que les vocations à la prêtrise ne semblent pas repartir ? Des inquiétudes qui ne sont pas d'actualité pour le père Antoine Meunier.

Image libre de droit - par Robert Cheaib de PixabayImage libre de droit - par Robert Cheaib de Pixabay

Le diocèse d'Angers vient de publier ses nominations 2024. Le père Antoine Meunier, actuel vicaire du Sacré-Cœur de Cholet, a été nommé curé de la paroisse Saint-Antoine-Saint-Serge à Angers. 

RCF Anjou : Est-ce que l'on vous a demandé votre avis avant de vous nommer à Angers?

Père Antoine Meunier : « Oui, bien sûr ! Avant l’annonce officielle, on rencontre le vicaire général qui nous explique ce que l'évêque souhaite pour nous. C’est le moment où l’on peut poser des questions. Pour schématiser, on peut dire que l’on a l’avant-dernier mot, mais le dernier revient à l’évêque. »

 

On vous a donc expliqué pourquoi on vous avait envoyé dans la paroisse Saint-Antoine-Saint-Serge ?

« Effectivement, on évoque les grandes orientations prévues pour la paroisse. Quelles sont les missions prioritaires ? Par exemple, à Saint-Antoine-Saint-Serge, la mission prioritaire est liée au pôle étudiant qui est quand même assez important. »

 

Depuis combien de temps étiez-vous présent à Cholet ?

« Six ans comme prêtre et huit ans comme séminariste, diacre et prêtre. »

 

Vous vous attendiez à changer de paroisse ?

« Oui. On sait, en tant que prêtre, que l'on reste à peu près six ans à un endroit et qu'au bout de six ans, nous sommes amenés à changer. »

 

Quitter des paroissiens, un terrain connu, des habitudes, c’est compliqué ?

« Pas forcément puisque l’on sait que nous ne sommes présents que pour un temps limité. Ce qui est parfois angoissant, ce sont les mois qui précèdent la rencontre avec l'évêque ou avec le vicaire général et où on ne sait pas ce qu'il va nous proposer.

Et, même si, dans le cœur d'un pasteur, il y a de la tristesse de quitter un lieu où on était bien, avec des amitiés et des projets qui sont construits, il y a un enthousiasme aussi de découvrir quelque chose de nouveau. »

 

Je ne crois pas faire partie de la génération du renouveau 

 

Vous êtes un jeune prêtre (38 ans). On sait que les emplois du temps des hommes d'église sont déjà bien remplis. Comment vous, est-ce que vous envisagez la suite dans les années à venir puisque l’on sait que les effectifs de prêtres devraient, sauf miracle évidemment, vont continuer à diminuer ces prochaines années. Il faut déjà penser à revoir l’organisation de la vie des paroisses ?

« Oui, de fait, c'est une situation assez compliquée. C'est-à-dire qu'on gère une église qui connaît un déclin tout en nous demandant d'impulser une nouveauté. Et quand il y a un déclin, c'est dur d'insuffler une nouveauté de nouveaux terrains d'évangélisation. Et donc ça, c'est une vraie question !

Personnellement, je le vis de deux manières en me disant que ce que je ne peux pas faire, je le remets dans les mains de Dieu. Ça me dédouane quand même. Et la deuxième chose, c'est que je ne crois pas être la génération du renouveau. C'est-à-dire que je ne suis pas là pour révolutionner l'Eglise. Je suis là pour faire pousser une nouvelle génération qui va transformer l'Eglise selon le cœur de Dieu. Je suis là pour essayer de faire croître de jeunes pousses. Je sais que certains confrères ne sont pas d'accord avec moi, mais j'assume. »

 

 Il faut regarder les pousses d’espérances de l’Église   

 

D’autres prêtres ne sont pas sur la même ligne que vous ?

« Oui, chacun a sa vision. Il est vrai que c'est dur de voir chez certains confrères des choses qu'ils ont semées, des paroisses qu'ils ont portées, commencer à s'essouffler. Et puis des jeunes qu'ils ont baptisés qui ne restent pas dans la foi, ou d'anciens confrères qui claquent la porte. Ce sont des choses très dures et je comprends qu'il y ait une certaine angoisse. Et en même temps, nous sommes dans les mains de Dieu, dans les mains de l'Esprit Saint.

Il y a encore des prêtres dans le diocèse d'Angers, des paroisses qui sont pleines et la possibilité de vivre sa foi. C'est l'Église que le Seigneur nous confie avec ses difficultés, avec ses faiblesses, mais aussi avec ses pousses d'espérance. Et il faut regarder d'abord ses pousses d'espérance avant de se morfondre sur ces zones d'ombre. »

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